La Bourse de Paris évoluait en hausse lundi (+0,94%), soulagée par la victoire de la droite pro-austérité lors des élections en Grèce, qui ne lève pas pour autant toutes les incertitudes sur le pays et la zone euro.
A 09H26 (07H26 GMT), l’indice vedette CAC 40 prenait 28,87 points à 3.116,49 points.
Le marché parisien avait déjà grimpé de 1,82% vendredi, sur un regain d’optimisme à propos de la Grèce.
La droite locale a finalement remporté de justesse les élections législatives dimanche, devant la gauche radicale anti-austérité.
« Le pire a été évité », soulignent les économistes du courtier Aurel BGC dans une note.
Dans la foulée, le marché obligataire européen respirait quelque peu. Les taux espagnols et italiens se sont détendus en début de séance, avant de revenir quasi à l’équilibre.
« Les marchés vont probablement être satisfaits, au moins temporairement, de la (courte) victoire des partis en faveur du plan d’aide au pays », estiment les économistes chez Crédit Agricole CIB.
Les tractations vont s’engager lundi pour former une coalition avec les socialistes du Pasok, arrivés en troisième place et un parti de gauche modérée. Le Pasok réclame également une participation de la gauche radicale mais celle-ci a rejeté l’appel de la droite à un « gouvernement d’union nationale ».
Les investisseurs voient s’éloigner les risques d’une faillite et d’une sortie du pays de la zone euro, mais le gouvernement à venir devra convaincre ses créanciers internationaux de poursuivre le versement de l’aide qui est conditionnée à des mesures d’austérité.
« Il va y avoir une série d’obstacles avant la formation d’un nouveau gouvernement et les problèmes budgétaires, de dette et de croissance de la Grèce ne vont pas s’envoler miraculeusement », souligne Crédit Agricole CIB.
Les Européens ont déjà tendu la main à Athènes dimanche soir pour faciliter la mise en oeuvre des réformes et la formation d’un gouvernement pro-euro.
Les dirigeants européens, membres du G20, se sont également entretenus dimanche par téléphone avant le début lundi du sommet du G20 de Los Cabos au Mexique, qui sera suivi de près par les marchés, puisque la zone euro devrait être au centre des discussions.
« Le risque grec n’a pas disparu et les Européens doivent encore trouver des solutions pour retrouver la croissance et opter pour plus de fédéralisme. Ce week-end, un rayon de soleil est apparu mais les nuages sont toujours présents », selon Aurel BGC.
Les valeurs bancaires étaient les principales bénéficiaires des élections en Grèce, puisqu’elles sont en première ligne en cas d’aggravation de la crise en zone euro. BNP Paribas prenait 1,68% à 29,97 euros, Crédit Agricole 2,28% à 3,36 euros et Société Générale 1,46% à 18,04 euros.
EDF gagnait 2,25% à 16,61 euros après avoir vu la recommandation sur son titre relevée de « neutre » à « sur-performer » par Exane-BNP Paribas.
Lagardère était en faible hausse (+0,38% à 20,04 euros). Il a annoncé lundi avoir recueilli « plus de la majorité » du capital de la société Leguide.com (-1,70% à 26,54 euros) à l’issue de son offre publique d’achat, en dépit de l’opposition du conseil d’administration de l’éditeur de guides numériques.
Sodexo (+0,76% à 59,91 euros) avançait en ligne avec le marché après la signature d’un accord en vue d’acquérir la société mexicaine Servi-Bonos, spécialisée dans l’émission de titres restaurants et de cartes d’alimentation au Mexique.
Carrefour prenait 0,79% à 14,61 euros, alors que le groupe de distribution tient son assemblée générale dans la journée.
Publicis gagnait 0,21% à 37,44 euros après avoir annoncé l’acquisition du réseau israélien d’agences de publicité et communication BBR qui lui permet de doubler sa présence dans l’Etat hébreu.
Enfin, Netgem était en forte hausse (+2,95% à 2,44 euros), grâce à l’aquisition de PlugnSurf, jeune société française qui lui permet d’élargir son offre aux box mobiles.