Quelques notes démarrent doucement, petite tape sur l’épaule pour nous réveiller alors que le soleil passe à travers les persiennes. Riffs de guitare qui glissent doucement vers l’agréable voix d’Irfane, complice à plusieurs reprises du funky Thibaut Berland, et le morceau démarre pour de bon. Entraînant, joyeux, précis, les violons coulent, le synthé s’amuse pendant qu’Irfane nous clâme son amour, nos oreilles sont captivées. Bassline pertinente, comme toujours ; la guitare qui nous a accueilli nous réceptionne en sortie et se mue en solo qui rappellera à certains les sonorités des meilleures heures de Queen. On quitte le morceau avec le synthé qui nous rappelle le remix de Breakbot pour PNAU, l’esprit plus léger et la mélodie tranquillement calée dans la tête. Ceci dit, le morceau ne prend pas d’envolées spectaculaires. Si avec ça vous n’emballez pas sec cet été, c’est que vous avez un problème. Espérons simplement que Breakbot ne se contentera pas de faire du “Breakbot” pour son LP et prendra peut-être quelques risques. On passe aux remixes ?
Les talents d’Oliver en matière de remix ne sont plus à faire, il suffit d’écouter celui de Housse de Racket, un pur bijou, pour se faire une idée du potentiel du duo américain. On attaque direct : de nombreuses couches d’effets et instruments qui jonglent entre elles avec une rapidité toute soignée, du synthé chaleureux aux percus en passant par une guitare piquée, l’ensemble allant crescendo via un refrain réhaussé pour l’occasion. En parvenant à gratifier le morceau d’un petit quelque chose d’épique, Oliver fait honneur à Breakbot. Superbe remix, incontestablement.
Le Sneak’s Dream Dub de DJ Sneak, l’un des boss de la House music, nous propose un remix très club et pêchu, bien loin du morceau original. N’étant personnellement pas fan du style, la relecture reste néanmoins efficace pour tout DJ avide de faire danser une foule sous l’oeil épileptique des stroboscopes. Faites l’essai d’acancer rapidement dans le morceau, rien ne change. Je reste cependant toujours pantois face à certains remixes comme celui-ci qui ont tendance à perdre le propos du morceau original. Quand au Sneak’s For The Ladies Club Mix, même si la structure reste la même, les vocales sont revenues et un semblant de mélodie se devine en fond. Les amateurs du genre y trouveront leur compte, et c’est cela le plus important.
Programme, le “petit biscuit” selon Pedro Winter, la “balade sous les palmiers de Miami” pour moi, constitue une excellente Face B dans cet EP. On plane, on redescend en piqué pour mieux remonter dans ce ciel d’un bleu azur. Ambiance.
Dernière track de l’EP : le duo parisien Get A Room!, auteur d’une bonne poignée de remixes, edits et mixtapes, signe un remix assez dark et austère en se réappropriant les vocales, triturées et robotisées. Dommage de finir l’EP sur ce morceau…
Un EP qui se trouve donc là où on l’attendait, sans grosse suprise ni déception. Le titre éponyme nous rappelle qu’on s’apprête à enfiler les tongs très bientôt, et quel plaisir! Allez je tente le jeu de mots : un morceau sur deux me semble valoir le coup d’oreille (one out of two). Quoi qu’il en soit Breakbot, et je ne pensais pas dire ça un jour, nous sommes déjà impatients d’être à la rentrée en septembre prochain. Parce qu’elle se fera à tes côtés…
♪ You keep on giving me a reason to see love through your eyes ♫