L’accès sans fil à Internet, par le biais de la technologie wifi, a connu un succès tel au cours des dernières années que les réseaux privés ou ouverts ont littéralement proliféré dans l’espace public, notamment dans les zones les plus urbanisées, où il n’est pas inhabituel de détecter simultanément plusieurs dizaines d’émetteurs provenant de domiciles ou d’entreprises. S’il convient bien sûr de s’en réjouir et de saluer la démocratisation de l’accès au réseau mondial, l’omniprésence du wifi met à jour de nouvelles problématiques : au souci de la sécurité et de la protection des données répondent comme en écho les craintes de certains concernant les effets potentiellement nocifs des ondes sur la santé.
Ces nouveaux besoins sont directement abordés par la dernière innovation technologique mise au point par les élèves ingénieurs de l’Institut Polytechnique de Grenoble : l’école, suite à une collaboration fructueuse entamée avec le Centre Technique du Papier, vient en effet de mettre au point un revêtement mural révolutionnaire ayant la capacité de bloquer les ondes wifi venant de l’extérieur, ainsi que de stopper la diffusion du réseau situé à l’intérieur du local équipé. Le secret de fabrication du produit réside, pour simplifier, dans sa structure géométrique et son nappage à l’encre d’argent, dont les propriétés conductrices vis-à-vis des ondes électromagnétiques commencent à peine à être connues.
Les conditions d’utilisation de ce revêtement ont été étudiées pour proposer le maximum de souplesse, et ce afin de créer une offre commerciale pertinente. Le produit, en particulier, ne perd pas ses capacités en étant recouvert d’autres éléments décoratifs. Mais son usage s’avère surtout sans impact sur les ondes de téléphones mobiles ou encore les ondes radio, ce qui empêche tout « black-out » en pénétrant dans une pièce sécurisée avec ce matériau.
L’initiative n’est pas entièrement nouvelle, puisqu’une entreprise britannique du nom de BAE Systems avait conçu un revêtement mural similaire il y a quelques années, sans toutefois le commercialiser. Il devrait en aller différemment cette fois, puisque l’Institut Polytechnique de Grenoble a déjà confié les droits exclusifs de fabrication et commercialisation du produit à la société finlandaise Ahlstrom. Les premières ventes, si le processus industriel se déroule sans incident, devraient débuter en 2013. On peut gager que ce revêtement anti-wifi pourrait intéresser fortement les entreprises opérant dans les secteurs les plus sensibles, afin de sécuriser les flux de données sans fil au sein de leurs établissements et décourager les oreilles indiscrètes.