Green Manor, l'intégrale - Fabien Vehlmann & Denis Bodart

Par Belzaran


Titre : Green Manor, l'intégrale
Scénariste : Fabien Vehlmann
Dessinateur : Denis Bodart
Parution : Novembre 2010


On m’a offert récemment un sympathique ouvrage à l’aspect envoutant. Il s’agit de l’intégrale des trois premiers tomes de la série « Green Manor ». Ce bouquin regroupe, comme l’annonce la couverture, regroupe seize charmantes historiettes criminelles. La couverture reprend les codes du vieux grimoire. Elle est très réussie. On ressent un vrai plaisir à l’avoir dans les mains. On a hâte de s’immerger dans les cent trente pages qui composent cet opus. Le scénario est né de l’imagination de Fabien Vehlmann. Les dessins sont l’œuvre de Denis Bodart dont je découvre ici le travail. 

« Le meurtre n’est rien sans un peu d’élégance ». Voilà la seule phrase qui est écrite sur la quatrième de couverture. Elle résume parfaitement le ton de la lecture. Chaque histoire nous conte un meurtre supposé parfait. Tous tournent autour d’un club de lords britanniques qui s’amusent à se faire peur en dissertant sur la mort de leurs contemporains. Chaque histoire démarre par une question et se conclut par une chute parfois surprenante… 

Bien que cet ouvrage soit l’intégrale de trois albums, la lecture ne marque pas de rupture quand on bascule de l’un à l’autre. Le fait que la narration se décompose en chapitre indépendant permet une lecture très dense. En effet, le fait que chaque intrigue s’étale sur une dizaine de pages empêche toute lenteur dans la mise en place du scénario. Dès la première page, les enjeux sont présentés et la mise en route ne perd pas de temps. La faible durée des histoires pouvaient faire craindre des intrigues sans réelle profondeur. Ce n’est pas le cas. Sur une trame, l’auteur arrive à nous offrir de nombreux rebondissements. Les événements se succèdent à un rythme effréné et le dénouement ne déçoit jamais. 

Un des risques de cet ouvrage était le côté répétitif qu’on pouvait appréhender de ses seize trames construites autour d’un thème commun. L’auteur allait arriver à réinventer la recette à chaque fois ? Il s’agit d’un exercice compliqué. Il faut utiliser toujours les mêmes codes tout en offrant jamais le même résultat. Vehlmann arrive à nous présenter des histoires très différentes. « Puisse se trouver un meurtre sans victime ou sans meurtrier ? », « Demain à minuit, je ferai assassiner la jolie Mrs. Rowe qui habite au 15 Grafton Street. La question est de savoir si vous serez capable d’empêcher ce meurtre. », « L’art du meurtre attend encore son chef d’œuvre. Et si plutôt que d’attendre passivement, nous tentions nous même ce chef d’œuvre ? »… Voilà trois exemples de départ d’intrigue. Cela vous donne une idée de ce que vous offre la lecture de « Green Manor ».

Les dessins accompagnent parfaitement l’ambiance british de l’ensemble. L’atmosphère qui se dégage du Green’s Manor Club est telle quand l’imagine quand on n’y ait jamais entré. Les vieux fauteuils au pied de la cheminée, les hommes en costume en train de fumer la pipe ou de déguster leur whisky. Mais une fois le club quitté, on se trouve plongé dans la nuit au milieu des petites rues anglaises. Le travail de Bodart nous offre un réel dépaysement. Il met particulièrement en valeur le scénario prenant de Vehlmann. 

En conclusion « Green Manor » est une lecture très agréable. La narration de qualité constante. J’ai pris vraiment énormément de plaisir à me plonger dans toutes ses intrigues. On est vraiment curieux de connaitre les dénouements de chaque histoire. Je ne sais pas si les auteurs ont l’intention de faire naitre un quatrième tome à cette série. Si jamais c’est le cas, je me l’offrirai sans hésiter. Mais cela est une autre histoire…

par Eric the Tiger

Note : 15/20