Pitch.
L’histoire de Joyce McKinney, ex-Miss Wyoming, accusée d’avoir kidnappé, séquestré et violé un jeune missionnaire Mormon, dont elle était tombée amoureuse. Un fait divers connu sous le nom de "L’affaire du Mormon menotté".
Ce documentaire est captivant, l'histoire, la narration, la construction du film. Le sujet : Joyce McKinney, une ancienne reine de beauté, revient sur sa vie et un événement qui l'a tristement fait connaître : en 1977, elle fut accusée d'avoir séquestré et violé Kirk Anderson, un jeune homme, fait divers ayant défrayé la chronique et que l'on a appelé "l'affaire du Mormom menotté".
Elle se souvient comme si c'était hier, revit les étapes depuis sa rencontre avec l'homme aimé jusqu'à son arrestation en GB. Joyce rencontre Kirk, jeune Mormon décrit comme pataud, lourd, par les témoins de l'époque. Coup de foudre, elle se considère comme fiancée. Mais il y a la mère de Kirk, femme obèse et revèche qui rappelle à son fils le voeu de chasteté avant le mariage. Soudain, Kirk disparaît, Joyce le retrouvera plus tard en Angleterre. Mais les méthodes pour le retrouver sont floues, Joyce se déplace avec un garde du corps et d'autres sbires qui vont jeter l'éponge avant de traverser l'Atlantique, sauf un certain Keith qui semble amoureux d'elle. Joyce kidnappe Kirk qui faisait un stage religieux dans le Surrey, elle l'emmène trois jours durant dans un cottage dans le Devon où elle affirme qu'ils étaient heureux, qu'il était libre bien qu'elle ne nie pas pourtant qu'elle a tout fait pour avoir un enfant de Kirk ; d'ailleurs, c'est libres et ensemble qu'ils vont à Londres où elle sera arrêté (en septembre 1977). Kirk portera plainte ensuite pour viol et Joyce pense encore aujourd'hui qu'il était incapable d'assumer son désir pour elle dans le cadre de ce qu'elle considère comme une secte.
Pourchassée par la presse, les tabloïds, Joyce s'isole, reste célibataire et s'attache à un chien dix ans durant. A la mort de son chien, elle va encore faire la une des tabloïds en 2008 grâce à sa rencontre avec un scientifique qui lui permet en Corée de cloner son chien disparu en cinq petits chiots qu'elle élèvera.
Beaucoup de photos de Joyce jeune, fillette, adolescente, reine de beauté et puis, un flou, s'est-elle prostituée plus tard à LA? On le laisse entendre, on montrer des annonces où elle proposait des massages spéciaux... Comment a-t-elle trouvé tous ces hommes pour l'aider à rechercher son fiancé Mormon? A-t-elle utilisé du chloroforme pour le kidnapping? Le film traite autant le fait divers que son traitement par les tabloïds, d'où le titre. Le doc oppose l'interview de Joyce aujourd'hui et celle de Joyce ex-miss beauté à 21 ans (vidéo de l'époque où Joyce écrit déjà sa biographie prémonitoire, étrange...) qu'on voit parler dans une télévision rétro. Pour les uns, c'est une "tabloïd story" type, pour Joyce, c'est une "love story".
Diplômé de l’Université du Wisconsin-Madison, de Princeton et de the University of California-Berkeley, Errol Morris est un réalisateur de documentaires reconnu, oscarisé en 2004 pour "The Fog of War", Ours d'argent à Berlin en 2008 pour "Standing operating procedure". Son oeuvre a fait l’objet d’une rétrospective au MoMA à New York. "Tabloïd" est son neuvième long métrage qu'Errol Morris décrit comme son premier film d’amour depuis "Gates of Heaven", réalisé en 1978.
Filmographie :
2010 : "Tabloid"
2008 : "Standard Operating Procedure"
2003 : "The Fog of War"
1999 : "Mr. Death: The Rise and Fall of Fred A. Leuchter, Jr."
1997 : "Fast, Cheap & Out of Control"
1991 : "A Brief History of Time"
1988 : "A Thin Blue Line"
1981 : "Vernon, Florida"
1978 : "Gates of Heaven"
*** CLOTURE ET PALMARES DU CHAMPS-ELYSEES FILM FESTIVAL
15 000 spectateurs, 5 grands cinémas des Champs-Elysées, 50 films présentés dont 10 films cinéma américain indépendant en compétition, des avant-premières aussi bien françaises qu'américaines, le pari du Champs-Elysées Film Festival semble réussi et la seconde édition peut se mettre en marche avec quelques réflexions sur la programmation comme le mélange des films français et américains s'agissant des avant-premières. Un festival 100% américain à l'heure où celui de Deauville, en prise avec la concurrence de celui de Toronto en septembre, s'essouffle durablement depuis plusieurs sessions, serait sans doute une bonne orientation. Accueil et organisation ont été au rendez-vous, je peux en témoigner, un professionnalisme que serait bien inspiré de méditer le prochain Paris-Cinéma, festival que j'ai toujours connu dans la confusion malgré une bonne volonté patente. Ce dernier, qui a conservé une programmation ambitieuse, a renoncé à recevoir les invités dans des lieux prestigieux de la capitale, tournant le dos aux Champs Elysées (où il sévissait autrefois) pour se replier au Mk2 Bibliothèque, grande bâtisse excentrée et peu glamour pour recevoir des invités internationaux.
Mardi soir dernier (12 juin), le tout neuf CEFF a donc remis 3 Prix du Public lors de sa cérémonie de clôture au cinéma Publicis ; une soirée très "familiale" avec toute l'équipe organisatrice présente, montée sur scène avant la projection du film de clôture, "La Parade", fêter l'issue heureuse de ce premier festival. Auparavant, les deux co-présidents du festival, Michael Madsen et Lambert Wilson, ont remis les prix les prix.
- le Prix du Public du long-métrage américain/TCM
documentaire "Marina Abramovic : the artist is present" de Matthew Akers
- le Prix du Public du court-métrage américain
"Motherland" de Shariq Siddiqui (Université de Columbia)
- le Prix du Public du court-métrage français
"It’s a Miracl’House" de Stéphane Freiss
Lambert Wilson, Stéphane Freiss, Laurent Gerra, Sophie Dulac
Lambert Wilson, Sophie Dulac, Michael Madsen
Note CinéManiaC :
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