Photos prochainement.
16 Juin 2012, Tour Royale.
Pour une raison qui m’échappe, quand l’été se profile le Var s’avère nettement mieux doté coté concerts qui m’interessent qu’à Marseille.
Avec le pointu Midi Festival à Hyères, les réjouissantes Plages De Rock à St Tropez et, dans une moindre mesure, les plus maintream Voix Du Gaou.
Avant ça, c’était ce week end à Toulon d’avoir la chance de voir des groupes plus ou moins indé.
Pour sa déjà quatrième édition le festival Rockorama nous sert ce samedi un plateau de choix.
Pour ne rien gacher l’endroit face à la mer est superbe, la déco marrante (toilettes dans un camping car), les consos à prix raisonnable et le staff très cool.
Ajoutez à ça des dj’s qui assurent avec goût les transitions entre les groupes, on se sent bien ici et on reviendra dès que possible.
Jamais entendu le premier groupe, Kelly Und Kelly, apparament du coin qui propose un rock matiné d’electro entraînant mais assez banal.
Genre de sous-The Kills qui priviligerait plus le son que les chansons, aux mimiques assez caricaturales et aux poses vaguement subversives.
C’est surtout visuellement qu’ils retiendront notre attention, la chanteuse au short très mini n’hésitant pas à enlever le haut pour finir.
Le groupe qui suit est beaucoup plus sage en apparence, il s’agit des Americains de La Sera, autre projet de la bassiste des Vivian Girls.
Le contraste n’est pas que dans l’attitude, on a ici de belles mélodies qu’elles soient garage rock ou plus pop, sous haute influence 60′s.
Une chanteuse au joli minois à la voix agréable qui s’adresse beaucoup au public, des musiciens classe, on passe un bon moment alors que le soleil nous quitte.
Autant d’atouts qui ne suffiront néanmoins pas à faire décoller la soirée, le public restant statique et dispersé pendant le set.
Ce que ne va pas accepter le chanteuse incroyable des non moins furibards Duchess Says : dès les premières secondes elle s’arrange avec de grand gestes et un regard autoritaire à ce que tout le monde se masse autour de la scène.
La suite est fantastique et aucun superlatif ne rendra compte de la folie que les Canadiens ont insufflé à cette soirée, un des concerts les plus chaotiques auxquels j’ai pu assister.
Basse énorme, batterie métronomique, claviers oppressants, le combo post-punk administre un son terrifiant et en même temps très dansant dont on ne sortira pas indemne.
La chanteuse hurle des onomatopées et ne tient jamais en place.
Elle se jette dans la foule, chante et gesticule sans arrêt, une vraie tornade qui emporte tout sur son passage.
Avec son délicieux accent Quebecois nous fait rire avec ses saillies (“Viens le dire en face” à un spectateur qui se la ramenait un peu) quand elle n’asperge pas de bière les premiers rangs.
Et le public est enfin receptif et pour les premiers rangs, déchainé, pogos et slams sont de la
partie.
Lors de leur tube discoïde “Black Flag”, les plus motivés montent sur scène danser avec le groupe, dont Céline des Inthegarage qui les avait faire venir à Marseille il y a quelques années.
Une prestation phénoménale, épuisante mais jouissive, qui justifie à elle seule notre déplacement ce soir.
La tête d’affiche, We Have Band, paraîtra forcément fade à coté.
On les avait bien aimé, sans plus, fin 2010, on les retrouve un peu laborieux à rentranscrire les titres de leur dernier album paru au printemps.
Le son des voix n’est toujours pas à la hauteur, avec un batteur jouant trop fort et souvent à contretemps.
On sauvera parmi les morceaux récents “Tired of running” et sa basse très Metronomy, et puis les vieux singles qui fonctionnent encore assez, “You came out” et “Oh.
Mais globalement la sauce n’a pas pris cette fois, n’éclipsant en aucun cas l’excellence du groupe précédent, et la réussite globale de cette soirée.