Résultats du 2nd tour des législatives 2012

Publié le 17 juin 2012 par Copeau @Contrepoints

Les résultats du second tour des législatives confirment l'intérêt franchement modéré des Français pour leurs députés, puisqu'une moitié d'entre eux s'est désintéressé de l'ensemble du scrutin.

Les résultats de l'élection législative 2012 commencent à arriver et permettent de dégager les grandes lignes des rapports de force de la nouvelle Assemblée nationale, qui sont de toute façon à mâtiner de l'abstention assez importante. On se rappelle qu'au premier tour, l'abstention avait atteint plus de 42% ce qui, avec 2% de votes blancs ou nuls et une estimation conservatrice des non-inscrits à 6% amenait à constater que 50% des Français en âge et en droit de voter s'étaient purement et simplement détournés de la question démocratique pour aller à la pêche ce dimanche là.

Avec, à 20H, un taux d'abstention estimé à plus de 44% pour ce second tour, la tendance est donc largement confirmée. Conséquence logique : les députés fraîchement élus ne l'ont été que par une moitié des citoyens, l'autre moitié du pays n'ayant pas jugé bon ou utile d'exprimer clairement le fond de sa pensée alors que la nouvelle Assemblée Nationale devra répondre à de nombreux défis (dettes, crise de la zone euro, tensions grandissantes en Syrie, problèmes économiques intérieurs qui s'accumulent).

Au-delà des chiffres significatifs de l'abstention qui seront très vite oubliés autant par les médias traditionnels que par les politiciens, voici les projections de sièges par partis, réalisées à partir des résultats partiels et des sondages "sortie des urnes".

- Le PS obtiendrait donc la majorité absolue (fixée à 289 sièges) avec 314 sièges.
- L'UMP et le Nouveau Centre quant à eux récupéreraient 227 sièges.
- Les socialo-écologistes d'Europe-Ecologie / Les Verts obtiendraient 20 élus.
- Les néo-communistes du Front de Gauche conserveraient 10 sièges.
- Le Front National décrocherait 2 sièges.
- Quant au Modem, il serait réduit à la portion congrue avec deux sièges à l'Assemblée.
- Deux sièges iraient à des non inscrits.

Ces chiffres seront amendés en cours de soirée en fonction des résultats définitifs.

Dans les victoires importantes, celle de Marion Maréchal Le Pen vient immédiatement à l'esprit puisqu'elle ouvre à nouveau l'Assemblée Nationale au Front National qui ne l'avait plus vue depuis 1998.

Enfin, dans les défaites notables, on pourra évoquer celle de Ségolène Royal, parachutée à la Rochelle sans investiture des militants locaux, qui devra donc abandonner tout espoir de présider l'Assemblée Nationale et appliquera donc, de facto, un non-cumul avec son mandat de présidente de la Région Poitou-Charente. Au passage, elle a déclaré sa défaite avant 20H, ce qui est aussi inédit qu'illégal.

Dans la même catégorie, on notera la réjouissante défaite de Frédéric Lefebvre qui, dans la première circonscription des Français de l'étranger, n'aura pas réussi à convaincre qu'il avait l'étoffe d'un élu. Nadine Morano, à Toul, subit elle aussi la dure réalité et une défaite qu'on analysera probablement comme liée à son acoquinement avec le Front National dans des termes qui masquaient mal la panique pendant sa campagne.

Le centriste François Bayrou paye aussi lourdement son choix de se départir de la droite vers laquelle son électorat est naturellement plutôt tourné, puisqu'il n'est pas réélu. Son échec doit probablement beaucoup a sa prise de position en faveur de François Hollande pendant les présidentielles. Malgré cette allégeance surprenante, le Parti Socialiste, élégant, n'aura pas jugé utile de lui épargner un cuisant échec en maintenant un candidat dans sa circonscription.

On pourra conclure en notant que cette élection aura éliminé complètement les leaders de la présidentielle de 2007 en les écartant de tout mandat national.