Aujourd’hui, on vous parle de ce qu’on nomme communément les « pavés littéraires ». Lourd, long et parfois très bon : le pavé ne laisse jamais indifférent. Encore faut il avoir le courage de venir à bout de ces plus de 800, 1000 ou 1500 pages. Dans ce dur combat, on vous propose aujourd’hui cinq pavés, parce que si vous en lisez déjà un seul on vous tire notre chapeau. A emmener dans vos valises.
On commence par un petit, mais très ambitieux dans ce monde des pavés. Par une nuit décisive, un voyageur lourd de secrets prend le train pour Rome, revisite son passé et convoque l’Histoire, dans un immense travelling qui mêle bourreaux et victimes, héros et criminels des guerres de la Méditerranée : une Iliade de notre temps.
La difficulté principale du roman : une seule et même phrase pour ces 516 pages, là il y a de l’ambition. Véritable onde de choc à sa sortie, ce roman a le mérite de nous rapeller qu’Alexis Jenni et son « Art français de la guerre » n’a pas vraiment tout inventé non plus.
« Les Bienveillantes » – Jonathan Littell, 903 pages
La vie, l’œuvre et la conscience d’un SS ayant pleinement participé à la mise en œuvre du génocide perpétré sur les juifs. Pourquoi ? Chez Maximilien Aue, en suivant l’argument classique des nazis, par simple obéissance. Mais aussi par conviction. Celui qui dit « je » et qui nous parle à travers ses Mémoires est donc un bourreau, comme il en exista bien d’autres. Un très grand roman de l’année 2006, dur et violent, ayant remporté du même coup le Prix Goncourt, et le Grand Prix de l’Académie Française : un roman à ne pas rater.
Dans l’Angleterre du XIIème siècle ravagée par la guerre et la famine, des êtres luttent chacun à leur manière pour s’assurer le pouvoir, la gloire, la sainteté, l’amour, ou simplement de quoi survivre. Les batailles sont féroces, les hasards prodigieux, la nature cruelle. Les fresques se peignent à coups d’épée, les destins se taillent à coups de hache et les cathédrales se bâtissent à coups de miracles…
L’été, il est compliqué de se prendre la tête sur des romans complexes, un lendemain de beuverie au Mojito. Mais, voici une requête : si vous voulez lire de la littérature « accessible », lisez du Ken Follett, plutôt que du Guillaume Musso. Vous aurez au moins le plaisir d’apprendre quelques faits historiques.
« La Guerre et la Paix » – Léon Tolstoï, 1696 pages
L’histoire se déroule de 1805 à 1813 durant les guerres opposant Napoléon Bonaparte à la Russie. Plongées dans ce chaos politique, plusieurs familles se croisent : les Rostov, les Bolkonski, les Bézoukhov, les Kouraguine pour ne parler que des personnages majeurs. Leurs vies, leurs destins se lient, se délient au gré des réceptions, des bals et des champs de bataille. Oeuvre titanesque, et incroyable « La Guerre et La Paix » est le roman que beaucoup se sont un jour juré de lire, pour finir, après 200 pages par regarder une adaptation made in France 2. On vous pardonne, parce que même ici, on a énormément de mal.
« La grève, atlas shrugged » - Ayn Rand, 1170 pages
Difficile de vous parler de ce roman, car il vient juste d’atterrir dans notre bibliothèque. Ce qui nous intrigue réellement ici, c’est tout le mystère fait autour de ce grand roman, considéré comme le chef d’oeuvre d’Ayn Rand, ce conte philosophie étudiant de près notre système démocratique. Ce qui intrigue également c’est les 54 ans nécessaire à la parution d’une traduction française. Bref, c’est toutes ces interrogations et spéculations qui nous poussent à vous conseiller « La Grève », histoire d’avoir un sujet de débat au coin du feu.