Vendredi dernier nous sommes allé au Mont Aigoual pour refaire le off d’octobre dernier; au programme 45km 2200D+, un temps magnifique, 4 gaillards et un chien : Charly, Christophe, Stéphane et moi, pas question de courir car tout le monde n’est pas coureur. Le but est donc de faire une belle sortie entre copain, de profiter de la nuit en basse montagne.
Pour Stéphane qui prépare le tor des géants et moi qui prépare la CCC ça nous fait une belle sortie d’entrainement de nuit. C’est la première fois que je vais réaliser ce genre de sortie, ce n’est donc pas plus mal pour moi vu que fin aout je vais également passer une nuit dans la montagne. Je remplace les 40 premiers kilomètres de la CCC par une bonne journée de boulot.
La transhumance des randonneurs
Nous arrivons à 20h à Valleraugue depuis Montpellier, nous nous retrouvons au milieu de centaines de moutons pour la fête de la transhumance. Tout le monde est à l’heure et à 20h15 il est temps de commencer l’ascension.
Le début est certainement la partie la plus difficile du parcours, 1250D+ sur 8km, en mode rando ça reste relativement cool et le cardio ne monte presque pas 130bpm de moyenne sur la montée. J’apprécie maintenant pleinement mes bâtons Guidetti, le système d’attache automatique s’avère très pratique et bien pensé. Le soleil nous quitte progressivement et l’alternance entre le rayon solaire et l’ombre provoqué par la montagne est superbe, malheureusement impossible à saisir avec l’appareil photo d’un smartphone.
Le sac pèse tout de même assez lourd en ce début de parcours avec 3L d’eau, la nourriture, des vêtements chauds et du long mais arrivé en haut je sais que mes vêtements sortiront du sac pour couvrir.
A l’Aigoual sors ta frontale
22h15 il est temps de sortir les frontales car on y voit plus grand chose et nous arrivons en sous bois. Le halo lumineux va nous accompagner maintenant pendant 7h. 23h nous arrivons au sommet, il faut alors prendre notre repas car celui du midi commence à vraiment être loin. Rien de tel qu’un bon sandwich jambon fromage et du saucisson pour regonfler les troupes. L’observatoire est à nous, il n’y a vraiment personne à cette heure.
Le vent glaciale de l’Aigoual est la come à son habitude ce qui nous oblige à écourter la pause. J’enfile du long, ma veste columbia et ma veste de pluie avant d’entamer la descente vers Cabrillac.
Cycle sommeil-euphorie
Passé minuit je lutte contre le sommeil, pas de mal de jambe ni autres douleurs mais juste l’envie de dormir, pourtant ça n’est pas le moment car la descente demande toute notre attention. Cela dure 20 min puis la pèche revient, on parle de micro sieste avec Stéphane, concept que je pense essayer car il me dit que c’est très efficace. Après Cabrillac nous quittons le GR60 pour le GR66, la partie plate du parcours nous permet de relancer un peu. J’en profite pour tester un barre Organic Food au Cranberry, pas terrible au début, finalement j’apprécie le goût comme quoi il ne faut pas se fier à la première bouchée.
Nous remontons ensuite sur l’Aigoual avec Stéphane nous partons devant histoire de pousser un peu dans la montée. Arrivé en haut un gruik gruik sur notre gauche attire notre attention, Corto (le husky) reste avec nous, des branches se cassent et les fougères bougent, pas de doute il y a des sangliers à coté de nous. Je m’attends à en voir débouler un sur nous, inquiétant comme rencontre à 2h du matin.
Finalement il n’en sera rien et Charly et Christophe nous rejoignent. Nous fonçons vers Aire de côte, il y a encore des animaux qui nous suivent sur la gauche mais impossible de les voir.
Arrivé à Aire de côte nous voyons des centaines d’yeux briller face à nos frontales, il y a un troupeau de moutons dans le champs, les cloches brisent le silence de la nuit. Christophe est alors à la peine, sa tendinite au genoux s’est réveillée. Nous allons alors nous séparer en 2 groupes de 2.
Finalement ça court
Nous partons alors avec Stéphane, nous nous mettons à courir jusqu’au col de l’Espinas, la descente est très technique surtout qu’on n’y voit pas grand chose, les pieds glissent sur la caillasse et il faut redoubler de vigilance mais Corto guidé par les traces des randonneurs nous montre le chemin. Nous arrivons au village de Faveyrolle, il ne nous reste donc plus qu’une grosse montée, les premières traces du jour commencent à apparaitre à l’Est, j’ai envie que l’on se dépêche afin de voir le soleil se lever depuis la crête.
C’est donc sans un mot que nous arpentons la montée, je me mets limite en hypoglycémie tellement je ne veux pas perdre de temps, le cardio monte alors enfin à 170bpm sur ces 400D+.
La victoire est la on nous profitons d’un paysage à couper le souffle, la tableau est un mélange de bleu foncé, de orange rouge et jaune en dégradé. La preuve en vidéo :