Promouvoir le vin de terroir contre le vin de cépage (1/2)

Publié le 17 juin 2012 par Romlor

Au fil des articles, derrière des décryptages d’actualités souvent sombres, ce blog tente de faire la part belle, ça et là, aux notions de bonheur, d’art de vivre, de temps pour soi.

Le vin, cette autre passion qui m’anime depuis des années, est pour moi inséparable de ces trois notions. Source de bonheur, témoin d’un art de vivre à la française, il suppose du temps, pour se faire connaître, pour s’apprécier et bien entendu pour se déguster.

Ces dernières semaines, l’actualité viti-vinicole a été riche et a dépassé le cercle des amateurs. Deux articles relatent ces petits évènements, pas si anodins finalement.

Ainsi, un an et demi après que le 10 novembre 2010, l’Unesco ajoute « le repas gastronomique français »  à sa liste représentative du patrimoine de l’humanité, une nouvelle demande a été déposée auprès de l’organisation internationale afin qu’elle ajoute à sa liste une nouvelle spécificité française : celle des vins de terroir.

Le terroir est une notion franco française, façonnée aux longs des siècles de culture viti-vinicole que la France a développé. Jean-Robert Pitte, Président de l’Académie du Vin de France définit ainsi cette notion « Celle qui veut, qu’un vigneron ne fait jamais le même vin que son voisin, mais qu’en revanche, chaque vin ressemble à qui le produit, et à l’endroit où il est produit. C’est un phénomène qui plonge au plus profond de notre histoire et de notre culture. En Bourgogne, le clos-vougeot, premier grand cru mondial créé, date du Moyen Âge. Dès le XIIe  siècle, les moines de Cîteaux y ont élaboré un laboratoire de la viticulture de haute qualité en produisant un vin autre que ceux des terroirs proches. Aujourd’hui, 80 vignerons se partagent ses 50 hectares, proposant 80 vins différents. »

Pourquoi les vins de terroirs seraient-ils une spécificité française ? Parce que à l’heure de la mondialisation, la France développe un modèle à part. Le monde anglo-saxon produit ainsi plutôt des vins de cépages, qui ne disent rien des lieux géographiques de leur production, mais se bornent à mettre en avant un cépage (chardonnay, merlot, pinot…). Le résultat est celui de la standardisation, là où le vin de terroir défend une diversité culturelle forte.

Ainsi avec les vins de terroirs, la France possède une spécificité…basée sur la diversité, diversité des vignerons, des terres de productions, des savoir-faire et pas uniquement des pieds de vigne. Le vin devient ici un marqueur de richesse culturelle, de diversité, en lien avec un patrimoine et un art de vivre transmis, par-delà les siècles, de génération en génération.

Gageons que la haute assemblée en charge de la préservation de la diversité culturelle ne restera pas insensible aux sirènes bacchanales.