Dimanche soir, lorsque les résultats de notre centaine de candidats pirates [1] aux élections législatives seront connus, le mode de scrutin à deux tours concentrera l’attention sur le choix, binaire ou parfois ternaire, qui sera proposé aux électeurs pour le second tour.Le Parti Pirate l’annonce et le maintient : nous sommes et demeurerons indépendants. Les citoyens Pirates ne se reconnaissent pas dans les autres partis, leur offre politique traditionnelle ou leur jeu habituel des alliances.Promouvoir et diffuser nos idées compte davantage à nos yeux que d’obtenir des élus. Nous ne sommes pas là pour faire carrière, ni quémander des sièges ; nous ne négocierons pas un quelconque avantage personnel contre un soutien qui se ferait au détriment des valeurs défendues par le Parti Pirate.Nous n’avons jamais éprouvé le besoin de nous classer nous-même à gauche ou à droite ; nous laissons cela aux commentateurs suivant leur propre sensibilité. Plutôt que de chercher un positionnement dogmatique a priori et parfaitement dispensable, nous préférons là encore nous concentrer sur les idées, et sur les proximités ou divergences plus ou moins marquées qu’affichent les autres candidats.Nous prônons le partage, la communication et l’éducation ; ainsi, nous nous sentons très éloignés des extrêmes qui appellent à l’exclusion et au repli sur soi. Nous ne pardonnons pas non plus les votes de lois [2] contraires à nos valeurs, notamment proposées par l’ancienne majorité présidentielle (HADOPI [3], LOPPSI [4], lois sur le contrôle de la population…).Mais nous ne pouvons pas pour autant placer notre confiance dans la formation du nouveau président, qui est en train d’adopter, à son tour, une politique à contre-courant des évolutions de la société, sur nombre des points où nous nous exprimons. La nomination d’un suppôt notoire de l’industrie culturelle/médiatique [5] confirme que la guerre contre le partage et la criminalisation des citoyens ne sont pas près de s’arrêter. Nous n’oublions pas non plus que les socialistes avaient étendu des dispositifs comme le fichier des empreintes génétiques, ou encore qu’ils ont ignoré la plupart de nos arguments dans leur recours contre la loi LOPPSI 2 devant le Conseil constitutionnel [6].Nous ne sommes pas dupes non plus des belles promesses de formations plus petites – dont les candidats sont nombreux à se revendiquer proches de nos valeurs – mais qui n’hésitent pas à s’asseoir dessus lorsqu’un siège de parlementaire, voire de ministre, est en jeu.Pour toutes ces raisons, nous ne soutiendrons pas de candidat pour le second tour. En revanche, nous invitons nos candidats à appeler à un vote de sanction contre leurs opposants les plus éloignés de nos valeurs.Afin de faire preuve de transparence et de réaffirmer plus fort que jamais son indépendance, le Parti Pirate publie donc aujourd’hui, avant même le premier tour, la stratégie de positionnement qu’il demandera à ses candidats de suivre entre les deux tours :
- En cas de dépassement du seuil de 12,5% des inscrits, les candidats du Parti Pirate se maintiendront au second tour.
- Nous n’appellerons pas à voter blanc ni à s’abstenir. Nous demandons aux électeurs de s’informer, de se déplacer, et de voter selon leurs convictions.
- Les pirates absents du second tour n’appelleront pas au soutien d’un autre candidat.
- En revanche, ils pourront souligner, parmi ceux des candidats en lice, le(s)quel(s) est (sont) le(s) plus éloigné(s) de nos valeurs.
Le Parti Pirate, le 8 juin 2012
Communiqué publié sous licence CC-BY