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Esteban T4 – Prisoniers du bout du monde

Publié le 16 juin 2012 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Scénario et dessin de Mathieu Bonhomme

Public conseillé : Tout public

Style : aventure Paru chez Dupuis, le 08/06/2012

Résumé des albums précédents

1900, entre le cap Horn et l’Antarctique, un bout de monde glacé et désolé. En perdant son seul parent, sa mère indienne, Esteban, jeune métis se retrouve orphelin. Certain d’être né pour devenir “harponneur”, il se fait engager sur le Léviatan, formidable baleinier …en tant que mousse. C’est l’occasion pour le jeune indien de découvrir la vie et les codes de cette communauté de travailleurs durs et fraternels. Faisant preuve d’un courage exceptionnel, il sauve l’équipage de la colère destructrice d’une immense baleine. Ainsi, Esteban devient officiellement harponneur. Mais le destin s’en mêle. Le capitaine du Léviathan s’engage dans une course sans merci avec un baleinier à vapeur, qu’il accuse de dépeupler la mer avec ses harpons mécaniques. Le Léviathan s’enfonce trop au nord et se retrouve prisonnier des glaces. Abandonnant le navire, l’équipage part à la rame, sans vivres, ni compas vers un hypothétique sauvetage. A bout de force, ils arrivent par miracle au comptoir. Sauvés ? Pas vraiment…

Le tome 4

Accusé de piraterie, l’équipage est emprisonné dans un pénitencier militaire des plus durs. Esteban qui a échappé à la rafle, se fait engager comme gardien, espérant secourir ses amis. De nouveau, la situation semble désespérée : Les gardiens brutaux sont nombreux et soupçonneux. La femme du chef, esseulée et malade se prend de pitié pour ce jeune indien. Sans parler du capitaine, qui a fini au trou…

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Ce que j’en pense

Une fois de plus, Mathieu Bonhomme livre un nouveau tome indépendant (même si une connaissance de l’histoire générale est appréciable) bourré de suspense, d’aventure et de rebondissements. Il nous raconte une histoire terriblement réaliste et angoissante (visiblement très documentée) située dans une déprimante prison militaire. Le danger y est omniprésent. Les prisonniers sont des bêtes féroces, mais ce sont les gardiens qui sont le plus à craindre. Sans peur des conséquences, ils exercent sur eux un droit de vie et de mort. Dans ce cadre inhumain qui rappelle les camps de la mort ou les prisons de Sibérie, les détenus sont visiblement là pour y mourir. Point de salut, ni de morale dans cet endroit sans pitié.
C’est un récit épique et initiatique que Mathieu Bonhomme nous livre avec détachement, sans tenter d’être moralisateur. Mais rassurez-vous. Esteban est bien une bd “tout public”. Si le cadre est rude, éprouvant, c’est pour mieux magnifier les pépites d’humanité. Si la femme du chef amène un peu de réconfort, elle semble tout a fait hors de propos. C’est l’immense amitié d’Esteban pour l’équipage et la solidarité qui règne encore entre eux qui fait briller une lumière d’espoir dans ce monde gelé.

Le fantastique

C’est une constante dans la série Esteban. Mathieu Bonhomme livre toujours un chapitre fantastique. Ce jeune métis, en communion avec la nature, parle aux animaux ou aux personnages du folklore inuit. Arrivant toujours dans un moment difficile, ce moment inattendu est une bulle fantastique et poétique..

Le Dessin

Que dire du dessin de Mathieu Bonhomme ? C’est un ravissement constant. A l’unisson de son scénario, Mathieu Bonhomme nous sert un dessin grandiose, dans un style “ligne claire” réaliste, avec beaucoup de nuances. Son trait “aigu”, “pointu” et sa gestion parfaite des “plans” favorisent une lecture aisée. L’ensemble est dynamique, vivant et toujours juste.
Si vous vous rendez à l’exposition qui lui est consacrée, Vous verrez à quel point Mathieu Bonhomme travaille une matière “vibrante” et dense. La mise en couleur des albums atténue grandement cette matière, mais on la devine. D’ailleurs, même minimisée, c’est certainement un des éléments qui fait “vivre” ses cases.
Mathieu Bonhomme pose constamment un regard contemplatif sur la nature. Ses paysages “vibrent” de cet amour un peu naïf et si touchant. Le résultat : Des paysages superbes, épurés, idéalisés dans leur beauté sauvage. J’adore !

Pour résumer

si vous voulez vivre un récit épique et initiatique dans une sordide prison, enfermez-vous avec “Esteban 4″. Ce récit, magnifiquement mis en image par Matthieu Bonhomme, vous emportera dans le terres gelées au milieu des paysages et des hommes rudes.


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