Prix du Jury dans la sélection Un Certain Regard à Cannes, Le Grand soir est le cinquième long métrage des désormais célèbres grolandais Gustave Kerven et Benoît Delépine. Après Mammuth et Louise Michel, ils continuent à narrer des fables complétement excentriques sur les laissés pour compte de la société. Situons un peu "l'action", les Bonzini tiennent le restaurant La Pataterie dans une zone industriale aux abords d'Angoulème. Ils ont deux fils, "Not", le plus vieux punk à chien d'Europe et Jean-Pierre, vendeur de literie sans histoires. Jusqu'au jour où Jean Pierre pête un boulon et se fait licencier de sa boîte. Son frère, soucieux de son état, le prend sous sa houlette et le baptise "Dead". Rapide résumé donc d'un film complétement en dehors des clous qu'est Le Grand soir ! Car Le Grand soir, c'est tout d'abord un casting explosif avec un Benoît Poelvoorde en tête, incarnant un punk plus vrai que nature. Et un Albert Dupontel, un peu plus en marge. Mais avec surtout une Brigitte Fontaine délirante, premier film et déjà une grande star du cinéma est née ! Elle excelle dans son rôle de maman tenancière du restaurant La Pataterie (quelle pub au passage pour ce restaurant que j'apprécie drôlement). Mais Kerven et Delepine n'oublient pas non plus leurs autres acteurs en les incluant dans des plusieurs scènes... Pensons à Gérard Depardieu en voyant alcoolique, Miss Ming en femme de ménage muette ou encore Yolande Moreau, en mère punk. Bref, Le Grand soir réunit un joyeux coktail de comédiens excentriques ajouté à cela un scénario vaguement anarchiste (gentille critique d'une société capitaliste) et le tour est joué.
Le Grand soir est surtout un film décalé sur deux frères en marge de la société qui font leur mini révolution dans un endroit plus qu'impropable : les centres commerciaux. On rit beaucoup. A gorge déployée même. Un film à voir, vraiment. Et vive les punks !
(Pourquoi 4 étoiles me direz vous ? Car j'ai beaucoup ri et en général quand le film est très drôle, de surcroit bien écrit, il atteint la note maximale.)