Aung San Suu Kyi à Oslo: “Je m'engage à poursuivre mon combat non-violent pour la démocratie ! '”

Publié le 16 juin 2012 par Pierremartial
Le moment est à la fois historique et emprunt d'une rare émotion. 21 ans après s'être vue décerner le Prix Nobel pour son action non-violente en faveur de la paix et de la démocratie, Aung San Suu Kyi, enfin libre, est venu le chercher symboliquement à Oslo. Une fleur nouée dans les cheveux, comme à son habitude, elle arrive à l'Hotel de Ville de la capitale norvégienne où va se tenir la cérémonie officielle. Des centaines de birmans l'accueille avec des fleurs et des chants. A l'intérieur du Palais, un parterre de personnalités et d'autres exilés birmans l'ovationnent longuement. Inaugurant la cérémonie, Thorbjoern Jagland, très ému, l'accueille avec ces mots: “Aung San Suu Kyi est ENFIN là!” Et puis il laisse la parole à la “Dame de Rangoun”, celle qui, année après année, contre vents et marées, emprisonnements et résidences surveillées, pressions et répression, n'a jamais cédé. Non-violente toujours! Mais insoumise toujours! Certains, tout de passion, la célèbrent comme une icône et la canonisent déjà. D'autres, éternels méfiants, qui ne voient jamais dans un verre à moitié plein qu'un verre à moitié vide, la soupçonnent, au mieux de se faire manipuler par le gouvernement birman, aupire d'être son “agente”. Elle n'est ni l'une, ni l'autre! Elle est Aung San Suu Kyi. Une femme qui a tout sacrifié pour la libération de son peuple, qui n'a jamais cédé sur l'essentiel, les valeurs et l'éthique et qui a toujours appliqué à la lettre la stratégie non-violente, la seule qui, à ses yeux, peut renverser en douceur une dictature sans verser des bains de sang et entrainer pour des dizaines, voire des centaines d'années, la spirale de la haine, des vengeances et des morts. Et d'en appeler, à Oslo, le Prix Nobel à la main et à la face du monde entier à la libération de tous les prisonniers d'opinion birmans jusqu'au dernier - “Un seul prisonnier d'opinion derrière les barreaux est un prisonnier de trop'” -, à la pacification de son pays - en particulier dans les territoires ethniques - et à la réconciliation nationale. Oui, elle croit aux efforts du gouvernement civil birman pour accepter la vague montante de la démocratie! Oui, les réformes se multiplient de jour en jour et le pays est à la veille de sa reconstruction sociale, économique et culturelle. Oui, elle se veut optimiste, optimiste et prudente et prête à continuer sa mission, jusqu'au bout de ses forces, avec toutes celles et tous ceux qui, en Birmanie et dans le monde, voudront bien participer, avec elle, à cette reconstruction. Dans le Palais d'Oslo, sur le parvis et devant tous les écrans de télé du monde qui retransmettent son discours, on ne dit plus rien. On écoute. On regarde. On est ému jusqu'au fond de nous-mêmes et en même temps transportés d'espoir. Et l'on se dit, oui, c'est comme cela, c'est vraiment comme cela qu'on peut vaincre peu à peu, pas à pas mais irrémédiablement et définitivement des dictatures. Oui, c'est comme cela, peu à peu et pas à pas, mais inlassablement qu'on peut faire avancer le monde vers plus de justice, plus de liberté, plus de solidarité et plus de bonheur! Merci, Daw Aung San Suu Kyi, mère et soeur de combat! Merci! Nous n'oublierons jamais ce que vous nous avez montré. Et appris. Pierre MARTIAL - Ecrivain-journaliste Président de France Aung San Suu Kyi
Aung San Suu Kyi prononce le discours du Nobel... par euronews-fr
Aung San Suu Kyi, site français d'information et de soutien à Aung San Suu Kyi et à la Birmanie / Myanmar