« Le BPA est dans l'air, l'eau, notre nourriture et nos corps ». Or les effets de l'exposition in utero au bisphénol A (BPA) peuvent traverser les générations, conclut cette étude menée sur 5 générations de souris, qui constate la persistance d'effets sur le cerveau et de troubles du comportement. Des conclusions préoccupantes publiées dans la revue Endocrinology, la revue de l'Endocrine Society.
Les auteurs rappellent la présence du BPA dans une grande variété de produits dont les contenants alimentaires, certains papiers, ou matériaux dentaires et sa détection courante dans les urines et le sang humain.
Chez la souris, l'exposition prénatale au BPA a déjà été associée à l'anxiété accrue, l'agressivité et des troubles cognitifs. Le Dr Chevy Chase a exposé des souris à de faibles doses de bisphénol A (BPA) durant leur gestation et montre à la fois les effets immédiats et les effets trans-générationnels, sur 4 générations, sur le cerveau et les comportements sociaux. Le Pr Emilie Rissman, de l'Université de Virginia et auteur principal de l'étude, nous avertit que même si l'on interdisait totalement le BPA et si les données obtenues sur la souris se généralisait à l'homme, alors nous subirions toujours les effets du BPA sur de nombreuses générations.
Les modifications génétiques persistent jusqu'à la 4è génération : Dans cette étude, les souris femelles ont reçu des croquettes avec ou sans BPA avant l'accouplement et durant leur gestation. Les concentrations plasmatiques de BPA dans les souris femelles étaient comprises dans une fourchette comparable à celle mesurée chez l'homme. La progéniture de première génération exposée in utero au BPA montre déjà une réduction des interactions sociales par rapport aux souris témoins. Et si les modifications génétiques sont les plus «spectaculaires » pour cette première génération, certaines d'entre elles persistent à la 4è génération.
« Le BPA est dans l'air, l'eau, notre nourriture et nos corps », conclut le Pr Rissman. Le fait que le BPA puisse modifier l'expression des gènes chez la souris, et que ces changements soient transmissibles sur plusieurs générations rend légitimes nos préoccupations, à long terme, pour la santé humaine.
Source: Endocrinology «Gestational exposure to Bisphenol A produces trans-generational changes in behaviors and gene expression » et The Endocrine Society via Eurekalert BPA exposure effects may last for generations
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