Toi, lecteur chouchouté dont l’état s’améliore de jour en jour, tu as certainement lu, dans les journaux bien écrits que tu feuillettes chez ton psy favori, que ce film espagnol de Juan Antonio Bayona, le plus gros succès en Espagne depuis qu’Armstrong a marché sur la Lune, pouvait comporter plusieurs « niveaux de lecture ». Tandis que toi, lecteur aux ressources modestes qui te contentes de dévorer « Voici » chez ton coiffeur, tu aspires à comprendre l’histoire de L’orphelinat, et je ne te donne pas tort. Par conséquent, débarrassée de son habillage poético-surnaturel à base de fantômes (au nombre desquels Geraldine Chaplin, qui semble vraiment revenir de l’au-delà), de symboles comme ce phare éteint, et de souvenirs de Peter Pan, on te livre l’histoire sous-jacente.
Trente ans avant l’époque actuelle, Laura (Belén Rueda) était pensionnaire d’un orphelinat, partageant ses jeux avec une demi-douzaine de camarades qui vont mal finir. En effet, une blague idiote de ces enfants a coûté la vie à l’un d’eux, un garçon handicapé qui devait dissimuler son visage difforme sous une cagoule. L’enfant est mort noyé, le scandale a entraîné la fermeture de l’orphelinat, et la mère du gosse, Benigna (Montserrat Carulla), épisodique employée de l’orphelinat et pas si bénigne que ça, les a tous tués, sauf Laura, et enterrés dans la cave, où nul ne les a retrouvés.
Bien plus tard, devenue adulte et riche, Laura a racheté la maison pour en faire sa demeure, et, avec son mari Carlos (Fernando Cayo), a adopté un enfant, Simón (Roger Príncep). Mais un jour, Simón, sept ans, disparaît. Les mois passent, la police ne retrouve pas l’enfant, et la mère fait appel à une équipe de charlatans, dont une médium, Aurora (Geraldine Chaplin, donc), que Carlos, vite excédé, met à la porte avant de prendre lui-même un peu de champ.
Après quelque temps, Laura, que son mari a laissée seule, se met à voir des fantômes, et découvre à la cave les squelettes des enfants que Benigna, morte entre-temps, avait tués. Puis une hallucination lui fait croire que Simón est revenu, bien vivant ! Mais non, c’est aussi son corps momifié qu’elle découvre. Apparemment, l’enfant s’est enfermé par mégarde, et il est mort naturellement.
La scène finale montre Carlos fleurissant la tombe commune de tous les protagonistes du drame, qu’il est permis de comprendre autrement, puisque c’est un film d’horreur romanesque, à interpréter selon son tempérament. Mais cela, les critiques sur la page d’Allocine te l’expliqueront de manière plus savante.
Choisis ton arme et flingue la fin du film