Nous les trouvons à Venise depuis 1152 ; il semble qu'au début, ils résident à la Giudecca. Ensuite, pratiquant vis à vis des chrétiens une usure trop forte, ils furent bannis et se concentrèrent sur des terres voisines de Mestre, assujettie alors à Trévise. Ils y restèrent jusqu'à la fin du XIVe siècle. Ils obtinrent ensuite le droit de revenir mais pour un nombre limité d'années qui pouvait être renouvelé, moyennant le versement au gouvernement d'une certaine somme. Ils tenaient leurs comptoirs de prêts sur gage à Venise. Ils furent soumis à une très sévère réglementation. Ils devaient porter sur la poitrine une marque jaune en forme de lettre, changée ensuite en un béret jaune, puis un chapeau avec une doublure rouge ou une toile cirée. Quand on découvrait un juif accomplissant un acte charnel avec une chrétienne, il devait payer 500 lires et rester en prison pour six mois, si la dame était une prostituée ; sinon la peine de prison pouvait aller jusqu'à un mois, toujours assortie de l'amende. Les juifs ne pouvaient exercer aucun autre métier en dehors de la médecine et il leur était interdit de posséder des biens immobiliers. Enfin , ils devaient habiter un quartier retiré de la cité, appelé ghetto d'où ils ne pouvaient sortir du coucher au lever du soleil, ni les jours appelés Saints par l'église. Des gardiens étaient aux deux portes et des barques armées dans les canaux proches pour empêcher toute contravention. Toutes ces restrictions disparurent à l'époque démocratique. Anecdotes historiques vénitiennes" - 1897 -Giuseppe Tassini - Merci à Claude Soret pour ses traductions.