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BLS, la blonde et moi

Publié le 15 juin 2012 par Legraoully @LeGraoullyOff

BLS, la blonde et moiLa chaleur accablante de la salle de concert m’a complétement asséché, j’ai la langue comme un gant de toilette oublié sur le rebord d’un lavabo de vacances, faut absolument que je m’en jette un.

Je lance mon dévolu, qui ne me servait à plus rien d’ailleurs, sur le pub qui se trouve à l’angle de la rue. Mon instinct, aiguisé comme la lame d’un barbier espagnol, me dirige aussitôt vers le bar. Une place m’attend, j’éloigne la tabouret du pied, laissant les places assises aux infirmes et aux femmes , et m’acccoude sur le zinc impeccable du rade.

Un rapide coup de gyro aux alentours me suffit à checker l’assemblée. Outre un gros barbu à ma droite, suscitant autant mon interêt qu’un dentier à une poule, mon radar a immédiatement remarqué la gonzesse trônant à ma gauche. Malgré la pénombre et la fumée qui règnent dans ces lieux, je distingue très bien ses cheveux blonds recouvrant tel un nuage de soie ses épaules nues.

Je demande au barman une pinte de bière.

_ Blonde, brune, rousse ?

_ Blonde s’il vous plait. J’ai soif et envie d’une blonde.

_ La bière de monsieur, c’est pour moi, annonce ma charmante voisine.

_ Merci mademoiselle, j’espère que ce n’est pas seulement par solidarité avec la couleur de ma bière …

Elle saisit son bloody-mary, fait pivoter son tabouret et se retrouve face à moi. Après avoir porté son verre à sa bouche et bu une gorgée, elle se pince un peu les lèvres avant d’avaler puis me regarde en penchant un peu la tête, consciente déjà du pouvoir qu’elle exerce sur moi.

Elle croise ses jambes, avec une parfaite maitrise, me lassant apercevoir que ce qu’elle daigne bien me montrer et me lance:

_ Alors, tu sors du concert, raconte moi un peu …

_ Heu … t’es certaine de vouloir que je t’en parle, tu sais d’où je viens ?

_ Bien sur que je le sais, je t’écoute ! insiste-elle en vidant son verre et faisant signe au barman de le remplir à nouveau ainsi que le mien.

Bon alors là, je dois dire qu’elle me troue un peu le cul cette petite. Sous ses airs de ne pas y toucher, elle semble non seulement connaître le ‘Black Label Society’ mais aussi apprecier sa musique.

_ Ok, tu veux que je commence par quoi alors ? lui lancais-je tout en saisissant ma bière fraichement tirée. Que je te dises que Zakk Wylde est devenu plus qu’un simple guitariste, plus que le leader et chanteur de BLS (Black Label Society, ça fait trop long !!)?

Le jeune gratteux découvert par Ozzy Osbourne en 1986 alors qu’il n’avait que 19 ans est dorénavant une icône de la musique métal. Pour moi, c’est un super héro, un monstre de muscles, de barbe, de cuirs, de bières … et surtout un phénoménal guitariste, un des derniers maitres de la Lespaul, à classer avec les plus grands du genre comme Jimmy Page par exemple.

Mais ça n’est pas que cela Zakk Wylde. Outre un jeu de guitare flamboyant influencé par des artistes variés tels que le bluesman Billy Gibbons, le jazzman Al Di Meola ou les rockeurs de Creedance et Lynyrd Skynyrd, c’est aussi une voix puissante qui fleure bon le southern rock genre Allman Brothers.

D’autre part, Zakk revendique être très influencé par le piano voix d’Elton John, cela explique sans doute ses nombreux passages derrière le clavier pour nous distiller de magnifiques balades, tranchant brutalement avec la sauvagerie maitrisée du reste de ses compositions.

Moi, j’ai une tendresse toute particulière pour ce guitariste, que j’ai découvert alors que je commencais tout juste à moi même taquiner le manche. Je me souviendrais toujours du coup de pied au cul monstrueux qu’a provoqué chez moi la guitare de Zakk … alors c’est un peu ma madeleine de Proust.

Mais au delà de ça, puisque tu me le demandes, le show était fantastique. Le son énorme, la carrure, le charisme du personnage, les musiciens, le décors et les lumières ont transformé la Rockhal en fournaise incandescente. Heureusement, la bière coulait à flots …

Tiens en parlant de boire, je me retourne vers le bar et cherche du regard le porte-boissons. Après l’avoir chopé, je lui fait signe de réparer l’injustice faite à mon verre vide. Je pivote vers ma belle amie pour lui proposer un nouveau godet et stupefaction ! Elle a disparu.

Juste laissée une traçe de rouge à lèvres sur un verre vide et un petit mot:

« Merci, enfin un groupe de rock n’roll sans compromis, je pars les rejoindre, j’entre dans la grande famille des Berserkers »

Encore un souvenir …. deux en une soirée, c’est beaucoup.

Voilà pis c’est tout.


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