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Il fallait tuer Chantal Sébire

Publié le 20 mars 2008 par Maldoror

Je le poste dans "Culpabilité", pour maintenir la cohérence dans cette suite inhabituelle de messages relatifs à un même sujet, mais j'ai une furieuse envie de le poster dans "fumées noires". Noires, les fumées qui occultent encore aux yeux de nos dirigeants, médecins et psychologues, prêchant tous plus ou moins pour leur paroisse, la vraie volonté du peuple Français, d'avoir un état qui autorise, comme en Suisse, l'euthanasie volontaire.

Mais tout d'abord, une photo de Chantal Sébire, cette femme qui disait "comment peut-on ne pas aimer la vie ?"

chantal_sebire

Faute d'avoir obtenu du gouvernement et de la justice, l'humanité qu'elle réclamait (il n'est qu'à se remémorer les propos crétins de Mme Boutin, qui parlait de considération "esthétique" pour évoquer la requête de Mme Sébire), Chantal Sébire va peut-être gagner son combat, post-mortem. Une mission d'évaluation de la loi de 2005 sur l'accompagnement des malades en fin de vie a été confiée à Jean Leonetti, à l'origine de cette loi, par le premier ministre, Monsieur François Fillon.

C'est bien, mais ce n'est pas suffisant. Ce n'est pas demain qu'un grand écrivain pourra, en France, demander à mettre fin à ses jours, pour ne pas finir sa vie en se bavant et en se déféquant dessus, alors qu'il aurait été un intellectuel renommé, conscient de ce qu'est la vie et la mort. Hugo Claus, en Belgique, a choisi de mourir, hier mercredi 19 mars 2008, alors qu'il n'était encore qu'au premier stade de la maladie d'Alzheimer. Il restera, pour la Belgique et pour ses proches, un grand écrivain, lucide, conscient, décidé, courageux. Personne n'aura besoin de lui changer ses couches en le regardant rouler des yeux dans le vague, le cerveau mangé par la maladie.

Que l'on me tue aussi, si je devais finir ainsi.

En attendant, il fallait tuer Chantal Sébire, parce que cela aurait été un signe fort de rupture de la part de la présidence Française. Mais la rupture est davantage visible, jusque là, dans les rolex, les croisières et les mannequins, que dans les vraies décisions courageuses et innovantes.

Diminuer les retraites, augmenter le travail, chasser les rmistes et les chômeurs, virer les immigrés en instituant des quotas, tout ça est normal et courageux. Mais autoriser une femme libre de 52 ans à mettre un terme à sa vie, ce n'est pas tolérable, c'est inhumain.

A 15 ans, j'aurais dit "monde de merde". Aujourd'hui, je dis juste que nos "élites", ou qui se prennent pour tel, courent en permanence après le peuple, qui avance plus vite qu'elles. Dépêchez-vous, messieurs les médecins, les psychologues, les notables, courrez, courrez plus vite, parce que le peuple ne vous attendra pas. Vous serez vite dépassés.


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