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Quelques contrevérités sur la santé, la maladie et l'économie (1)

Publié le 15 juin 2012 par Thegap
Comme dans d'autres domaines, lors de la dernière campagne électorale pour l'élection présidentielle le débat sur le système de soins n'a pas eu lieu.
La raison principale, comme en économie, et pour d'autres débats sociétaux et le fait que la gauche et l'extrême gauche ont imposé une grille de lecture des problèmes du système de soin qui interdit tout débat.
Cette grille de lecture est basée sur trois présupposés idéologiques.
Premièrement l'accès aux soins serait menacé.
Deuxièmement il existerait des déserts médicaux dans l'Hexagone.
Troisièmement les dépassements d'honoraires menacent l'accès aux soins.
1. Contre toute évidence, la gauche, l'extrême gauche et une bonne partie de l'opinion est persuadée qu'il existe une inégalité d'accès aux soins. Le grand argument derrière cette assertion est le faite que la mortalité et la morbidité des grandes maladies chroniques ne sont pas les mêmes dans les classes socio-économiques inférieures par rapport au classe socio-économique supérieur.
C'est une contrevérité manifeste. Les différences de mortalité et de morbidité en particulier pour les grandes maladies chroniques mais aussi pour le tabagisme, l'alcoolisme, et d'autres conduites à risque ne sont en rien lié aux performances du système de soins. Elles sont liées à des différences socio-économiques que le système de soins ne peut gommer. Seule une élévation du niveau de vie par une augmentation de la richesse produite et distribuée dans la société permet d'améliorer le niveau de santé de ses différentes classes socio-économiques. Cette confusion entre l'état de santé lié aux conditions socio-économiques et inégalité d'accès aux soins est en réalité un moyen pour demander toujours plus de redistribution via le système de soins . Il n'est pas besoin ici d'ajouter que cet espoir est vain , ce n'est pas en reprenant au plus aisés que l'on améliore la situation du risque et de la santé des classes socio-économiques inférieures. C'est en élevant la quantité de richesse produite et en distribuant cette richesse dans un système économique performant que les classes socio-économiques inférieures augmentent leur espérance de vie et diminue la prévalence des grandes maladies chroniques. C'est une leçon de l'histoire des sociétés qui a très bien été mise en évidence par les travaux de Fogel et admirablement présenté par le suédois.
Au contraire de la propagande de la gauche et de l'extrême-gauche, force est de reconnaître que l'accès au choix n'a jamais été aussi extensif et gratuit dans l'histoire de l'humanité et dans l'histoire de notre pays. Du point de vue de la médecine générale, des institutions hospitalières, des possibilités de traitement y compris pour les maladies rares, jamais nous n'avons disposé d'autant de moyens mis à la disposition de nos concitoyens la plupart du temps sans débours du patient c'est-à-dire financés par la mutualisation des ressources au travers des prélèvements obligatoires.
Ainsi l'accès au soins est aujourd'hui maximal, sans débours par le patient pour toutes les maladies graves et même au-delà, si bien que c'est la question inverse qu'il faut se poser :
L'accès aux soins n'est-il pas excessif, n'est-il pas la source de complications iatrogènes, n'est-il pas en rapport avec des abus extrêmement coûteux, enfin ne se produit-il pas une éviction des dépenses de soins indispensables des malades graves au profit des soins de convenance qui bénéficie au plus grand nombre?
La réponse à cette question est apportée par les nombreuses études sur les effets secondaires des médicaments, des procédures de soins inutiles,notamment les infections nosocomiales et les complications de l'hospitalisation, enfin et surtout par l'appréciation d'une part de l'extrême variabilité de la qualité des soins et d'autres parts de l'extrême variabilité de la consommation de certaines procédures en fonction du lieu géographique de résidence du patient.
Toutes les études qui ont comparé les pratiques médicales et les pratiques de consommation de soins à travers les territoires des nations développées ont mis en évidence une extraordinaire disparité dans la fréquence, le volume de consommation des soins et dans la fréquence de réalisation de certaines procédures bien ciblées alors même qu'aucune différence de prévalence des maladies concernées ne permet de les expliquer.
Ainsi un grand nombre de procédures sont inutiles, produisent des effets secondaires délétères pour le patiente et coutent très cher à la collectivité.
Ainsi un accès aux soins non réglementés, un remboursement aveugle, une incitation à la consommation à travers la gratuité sont des facteurs de iatrogénie dont le coup est extrêmement élevé pour le système de soins et pour la nation.
C'est pourquoi contrairement à ce qu'affirme la gauche, l'extrême gauche et certains médias, l'urgence n'est pas d'augmenter l'accès aux soins mais de favoriser une élévation de la qualité des soins à la fois dans l'indication mais aussi dans la réalisation de ces derniers. Ce qui signifie qu'il faut diminuer drastiquement la consommation de soins inutiles ou de soins consommés par pure convenance. On peut estimer aujourd'hui que cette consommation dépasse 25 % de la consommation totale de biens et services médicaux. .


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