Les Français et la lecture - étude par TNS

Publié le 20 mars 2008 par Béatrice Sutter
"Le 12 mars 2008 - Alors que la 28ème édition du Salon du Livre se tiendra du 14 au 19 mars, notre étude réalisée pour le groupe Casino et L’Hémicycle, fait le point sur le rapport des Français à la lecture. Principaux enseignements : la proportion de Français lecteurs a peu évolué en vingt ans : ils étaient 66% en 1981 et sont 69% en 2008. En revanche, le nombre de livres lus est en baisse : si 42% des Français lisaient plus de cinq livres en 1983, ils ne sont plus que 34% aujourd’hui. Sans surprise, la classe sociale et le niveau d’instruction sont des facteurs toujours très discriminants.
Un nombre de lecteurs stable depuis 1981 …
A première vue, les Français ne se sont pas détournés de la lecture. Depuis notre première étude sur le sujet en 1981, la proportion de ceux qui déclarent avoir lu au moins un livre au cours des douze derniers mois est restée relativement stable (69% en 2008 contre 66% en 1981, avec un pic à 72% en 1995).
… mais le nombre de livres lus est en baisse
Si la France compte autant de lecteurs que par le passé, ceux-ci lisent en revanche moins de livres.
Ainsi, les « petits lecteurs » (ceux qui ont lu entre un et cinq livres au cours des douze derniers mois) sont de plus en plus nombreux : ils sont passés de 24% de la population en 1981 à 35% aujourd’hui. Parallèlement, la proportion de Français « grands lecteurs » (ceux qui déclarent avoir lu plus de vingt livres) diminue régulièrement depuis notre première étude : ils étaient 14% en 1981 et ne sont plus que 9% aujourd’hui. Le nombre de « lecteurs moyens » (qui ont lu entre six et vingt livres au cours des douze derniers mois) est également en baisse : ils étaient 28% en 1981 contre 25% en 2008.
Profil du non lecteur, profil du grand lecteur : de l’influence de la catégorie socioprofessionnelle, du niveau de diplôme et du sexe
L’appétence pour la lecture est largement structurée par des facteurs tels que la catégorie socioprofessionnelle, le niveau d’instruction et le sexe.
Ainsi, les non lecteurs sont plus souvent des Français qui appartiennent aux classes sociales modestes (48% des ouvriers sont des non lecteurs, contre 31% en moyenne), qui n’ont aucun diplôme (54% de non lecteurs) ou un diplôme inférieur au baccalauréat (38% de non lecteurs) ou encore qui vivent en zone rurale (44% des Français qui résident dans une zone rurale déclarent n’avoir lu aucun livre au cours des douze derniers mois).
On remarque également que les hommes lisent moins que les femmes (38% de non lecteurs contre 25% de non lectrices), mais non parce que celles-ci sont plus nombreuses à ne pas travailler. En effet, 33% des femmes au foyer sont des non lectrices.
Inversement les « grands lecteurs » (ceux qui déclarent avoir lu plus de vingt livres au cours de l’année passée) sont plus souvent des Français qui sont diplômés de l’enseignement supérieur (17%), qui appartiennent aux catégories sociales aisées (20%) ou qui sont cadres (17%). Ce sont aussi plus souvent des Français qui vivent dans de grandes agglomérations et en particulier dans l’agglomération parisienne (18% de « grands lecteurs » contre 9% en moyenne).
Par ailleurs, si les 50-64 ans lisent un peu plus que les autres (14 % d’entre eux sont de « grands lecteurs »), l’âge n’est pas un facteur discriminant. De même, le temps disponible n’est apparemment pas non plus corrélé à la fréquence de lecture : les retraités ne lisent pas plus que la moyenne des Français.
Les « grands internautes » sont aussi souvent de « grands lecteurs»
L’utilisation régulière d’Internet ne semble pas nuire à la lecture des Français. Au contraire, les internautes lisent davantage que les autres : 13 % des Français qui surfent sur le web tous les jours ou presque sont de « grands lecteurs » (contre 9 % en moyenne) alors que seulement 20 % d’entre eux sont non lecteurs (contre 31 % en moyenne). A l’inverse, parmi ceux qui n’utilisent pas l’outil Internet, 43 % sont non lecteurs.
Pour comprendre ces résultats, il faut bien sûr avoir à l’esprit que les utilisateurs réguliers d’Internet sont des Français qui appartiennent plus souvent aux catégories sociales aisées et diplômées, lesquels sont aussi les plus grands lecteurs."
Marie-Colombe Afota
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Fiche technique : Étude réalisée en face-à-face, pour le Groupe Casino et L'Hémicycle, les 6 et 7 mars 2008, auprès d'un échantillon national de 1000 personnes, représentatif de l'ensemble de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage PCS) et stratification par région et catégorie d’agglomération.
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Guillaume Petit / Marie-Colombe Afota
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