Photographies du haut et de gauche : Planche 426 de l’an XI (pour 1802-3) provenant du Journal des Dames et des Modes fondé à Paris en 1797. « Turban de Batiste. Corsage et Manches Drapés. »
Dans l'article intitulé Lorgner et oeillades, j'évoque cette pratique française qui aujourd'hui a quasiment disparu, de 'lancer des yeux' et de l'utilisation de divers ustensiles permettant
de voir. S'il est de bon ton de scruter, contempler, examiner avec insistance, ou 'd'évoquer' par le regard ; il l'est aussi de feindre une certaine forme de myopie. Rochette de La Morlière
(1719-1785) dépeint cela dans un passage de son livre Angola, histoire indienne : « … Almaïr s'apercevant tout-à-coup qu'il n'avait point de lorgnette, le lui fit remarquer
comme une furieuse incongruité. Il n'y avait rien de si bourgeois & de si plat que d'avoir la vue bonne : tous les gens d'une certaine façon clignotaient & ne voyaient pas à quatre
pas, & sans cela il n'y aurait pas eu moyen d'y tenir, il aurait fallu saluer tout le genre-humain. » Cette façon de chercher à voir et à ne pas voir continue à l'époque des Incroyables
durant le Directoire (1795-1799) tout particulièrement et même par la suite comme le prouve la photographie suivante où on apprend que certains lions (petits maîtres appelés ainsi en particulier
à partir de 1830) regardent en entrouvrant à peine les yeux. Cette façon s'exprime encore aujourd'hui dans l'utilisation par quelques modeux de lunettes de soleil, en particulier la
nuit.
Photographies du dessous : « Prophéties charivariques. » Avec de
gauche à droite : « Les lions après avoir totalement supprimé les bords de leurs
chapeaux, porteront des bord immenses, puis, ils les resupprimeront et continueront à regarder sans ouvrir les yeux. »
Photographie du dessous : Autre illustration de la même série. Le petit-maître porte un monocle avec un large cordon, et
les petites maîtresses sont dans un style 'invisible' (voir l'article La petite-maîtresse
invisible).
© Article et photographies LM