J’entendais ce matin sur je ne sais quelle chaîne d’information Copé dire tout le bien qu’il pensait des motivations de l’électorat du FN. Pour lui, celui-ci faisait preuve de pragmatisme dans ce vote selon lui dicté à juste titre, paradoxalement, par la colère. En effet, celui qui aurait l’outrecuidance de nier le fait qu’il y ait des problèmes de coexistence sociale (sous entendu entre français”de souche” et étrangers, certainement arabes, volontiers musulmans, si possibles intégristes), de violence dans les quartiers, et de laïcité, serait “déconnecté des réalités”. Pourtant, Monsieur Copé, le problème entre nous n’est pas celui là. Personne ne nie qu’il puisse y avoir éventuellement des problèmes et des tensions de cet ordre. Simplement, à partir de constats éventuellement similaires (avec bien des nuances toutefois) , une certaine droite extrême, camaïeu d’UMP, de droite populaire ou dite sociale et de FN va y répondre par la discrimination, l’exclusion, un discours de haine et de racisme ou de xénophobie, voire la théorie de la préférence nationale, et de stigmatisation…. Quand ce n’est pas par l’amalgame comme celui qui est fait par Monsieur Copé et bien d’autres à droite entre questions d’immigration, de violence et d’intégrisme religieux,. Alors que la gauche va répondre quant à elle par une démarche plus volontiers pacificatrice, de médiation, traitant les causes plutôt que les conséquences. Elle va faire de la prévention, travailler sur la mixité sociale dans les quartiers, remettre en place une police de proximité, assurer un maillage avec les associations à vocation sociale et les clubs de prévention. Elle va traiter les questions d’intégration culturelle, élaborer des programmes de maitrise de la langue française, se servir des associations familiales comme de possibles relais. La droite, elle, va accentuer sa politique répressive, augmenter le nombre de places dans les prisons, montrer du doigt dans les discours publics ceux qui s ‘habillent de si étrange façon, les repousser hors du territoire public, augmenter les quotas d’expulsion, faire comme s’ils n’existaient pas, contribuant ainsi à leur ghettoïsation et aux méfaits qu’ils dénoncent pourtant. Tout ce qu’à si bien fait le quinquennat sarkozyste, destructeur de sens et d’unité nationale dans laquelle nos concitoyens d’origine étrangère, fussent-ils musulmans, ont toute leur part. Le vote aux élections locales en est également un facteur, de cette volonté d’agir pour l’intégration, là où cette droite imbécile préfère l’utiliser comme un repoussoir et un instrument politique de haine de l’autre, étranger ou de gauche, coupable assurément de compromission avec l’ennemi, alors qu’il est plus rationnellement prouvé que le vote des étrangers aux élections locales est une mesure utile et nécessaire mais pas suffisante : là où elle est possible, très peu d ‘étrangers en fait utilisent leur droit… CQFD.
L’UMP, en la personne de Monsieur Copé, de Madame Morano et de bien d’autres (dont ce candidat UMP aux législatives qui s’est désisté en faveur de celui du FN…) répond donc de la façon la plus Lepénisante qui soit malgré sa prétendue position officielle du ni ni (ni FN ni socialiste) à une question qui méritait pourtant une réponse un peu plus nuancée. Mais les nuances ne sont pas le fort de cette droite sarkozyste, qui a peut-être un peu oublié et rétréci l’histoire de la droite française, la résumant à celle d’une droite nationaliste et sans mémoire une famille de pensée dont d’autres pans et d’autres familles sont un peu plus respectables…