« Travailler moins pour gagner plus ». Voici ce que pourrait être la devise de Stephan Sagmeister. Designer graphique de renom et à la tête de sa propre agence, il a pris la décision de fermer boutique tous les sept ans, à chaque fois pour un an. Dans le cadre d’une conférence TED qu’il a animé à Oxford en 2009 sur le thème « The power of time off » (la force du temps libre), il a réaffirmé la nécessité de réaliser cette longue pause pour donner du sens à son travail.
L’artiste autrichien croit aux vertus du temps libre et pas seulement pour son agence. Selon lui, le système peut fonctionner pour n’importe quelle entreprise, quel que soit le secteur d’activité : « J’ai vu des entreprises de quatre employés et de grandes firmes multinationales mettre en place différentes formes de périodes “ off ”. [...] Au final, ça marche financièrement : parce que notre travail est de meilleure qualité, nous pouvons demander plus d’argent ».
Attention, pour que l’expérience soit réussie une planification est quand même nécessaire, avec des plages (horaires !) consacrées à l’observation, la réflexion et l’écriture. Le but de ces parenthèses est de prendre du recul sur sa vie professionnelle pour repartir de plus belle. Stephan Sagemeister vient même de passer à la vitesse supérieure, en annonçant en janvier dernier, en plus de cette année sabbatique tous les sept ans, une pause annuelle de trois mois, de janvier à mars. Pas sûr que ce rythme plaise à tous ses clients. La rumeur dit même qu’il aurait refusé de faire une affiche pour la campagne de Barack Obama, faute de temps.
Ce concept ne date pas d’hier : popularisé dans les années 2000 par Google avec son « Innovation time off », il trouve son origine dans les années 20, chez le géant américain des produits adhésifs, 3M. La firme a commencé à accorder à ses employés 15% de leur temps de travail pour s’investir dans des projets de leurs choix, une manière de stimuler la création et l’innovation.
Sources : Café Mode, Rue 89.