Polisse

Publié le 15 juin 2012 par Olivier Walmacq

genre: drame, policier
Année: 2011
durée: 2h05

l'histoire: Le quotidien de la Police de Protection des Mineurs, ce sont les gardes à vue de pédophiles, les arrestations de pickpockets mineurs mais aussi la pause déjeuner où l'on se raconte des problèmes de couple. Comment ces policiers parviennent-ils à trouver l'équilibre entre leurs vies privées et la réalité à laquelle ils sont confrontés tous les jours ?

la critique d'Alice In Oliver:

L'air de rien, en l'espace de deux films, Pardonnez-Moi et Le Bal des Actrice, Maïwenn, s'est taillée une solide réputation dans le cinéma français.
Avec ce troisième long-métrage, donc, Polisse, sorti en 2011, Maïwenn sait qu'elle est attendue au tournant.
Qu'à cela ne tienne, Polisse sera bien accueilli par la critique cinéma.

Mieux encore, le film obtient plusieurs récompenses, notamment le Prix du Jury au Festival de Cannes et le César du meilleur espoir féminin pour Naidra Ayadi.
En même temps, Polisse sera opposé à un concurrent digne de nom, The Artist, qui apparaît comme la nouvelle coqueluche des médias, non seulement en France mais également aux Etats-Unis.

Avec Polisse, Maïwenn réunit un sacré casting: Karin Viard, JoeyStarr, Marina Foïs, Nicolas Duvauchelle, Karole Rocher, Emmanuelle Bercot, Naidra Ayadi (que j'ai déjà citée), Sandrine Kiberlain, Wladimir Yordanoff, Anthony Delon, Audrey Lamy et Lou Doillon. Pour l'anecdote, le titre du film a été inspiré par une faute d'orthographe du fils de la réalisatrice. A la base, Maïwenn souhaite écrire un scénario pour JoeyStarr.

Il est d'ailleurs amusant de retrouver l'artiste dans la peau d'un flic. Voilà une situation qui ne manque pas d'ironie.
Pourtant force est de constater que l'acteur livre une très bonne prestation et se révèle tout à fait crédible dans la peau de ce policier marqué au fer rouge.
En même temps, son quotidien à la Brigade de Protection des Mineurs (BPM) n'a rien d'idyllique.

C'est le sujet du film, réalisé tel un documentaire. Sur ce dernier point, le concept de Polisse n'est pas sans rappeler parfois celui de Pardonnez-Moi, le but étant de réaliser un long-métrage qui soit le plus réaliste possible.
D'ailleurs, l'introduction a le mérite de présenter les hostilités via une courte phrase: "ce film s'inspire de plusieurs faits réels".

Ensuite, au même titre que Pardonnez-moi, cet intérêt pour l'enfance martyre n'a rien du hasard, à la seule différence que Maïwenn abordait son cas personnel dans son premier film. Avec Polisse, Maïwenn se focalise sur le travail des policiers de la BPM: les interrogatoires de pédophiles et les enfants roumains exploités par des réseaux obscurs font partie du lot quotidien.
Plus que jamais, ce métier semble avoir une influence plus ou moins consciente sur la vie des divers protagonistes.

Chacun doit donc composer avec ses propres faiblesses: peine de coeur, anorexie, pétage de plomb... Toujours est-il que ces policiers ne sont pas seulement des flics mais parfois aussi des assistantes sociales, voire de fins psychologues.
Sur ce dernier point, le film contient quelques séquences ultra-réalistes. Par exemple, comment ne pas évoquer cette scène montrant un jeune enfant noir séparé de sa mère ? Mais Polisse n'est pas qu'une succession de scénettes dramatiques, les parties de rigolade étant parfois au rendez-vous.

Voilà une manière comme une autre d'évacuer un métier stressant et demandant une patience et une compréhension de tous les instants.
Avec Polisse, Maïwenn dresse également le portrait d'une société française à la dérive, notre jeunesse ne retrouvant même plus ses repères à travers les dynamiques parentales. Bref, un excellent film et du très bon cinéma.
Polisse reste à ce jour le meilleur long-métrage de Maïwenn.

Note: 16.5/20

 
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