Après une saison 2011-2012 d’une grande richesse qui a vu défiler quelque 40 000 spectateurs sur 47 spectacles et 113 représentations, on peut être quasi certain que ce record sera battu avec la saison à venir. 46 spectacles et 150 représentations sont prévus mais, surtout, chose inhabituelle, la programmation s’habille de «spectacles phares», pour reprendre les mots de la directrice Sylvie Violan. Des stars au Carré des Jalles et aux Colonnes de Blanquefort, on en avait vu passer, mais probablement jamais à ce point. Il y aura donc, comme nous l’avions annoncé dans nos colonnes, Philippe Decouflé et sa compagnie DCA en ouverture de la saison, du 17 au 19 octobre. Le génial chorégraphe qui voit les choses en grand (JO d’Albertville, Coupe du monde de Rugby) donnera avec «Panorama» un florilège de ses plus célèbres productions.... mais totalement réinventées à sa sauce inimitable. Les retours sur sa création, en ce moment même au TNB de Rennes sont proprement exceptionnels, alors autant dire tout de suite qu’il faut se jeter sur les places tant qu’il en reste.
Spectacle total tous azimuts
Autre artiste de prestige, James Thierrée. Les spectacles “totaux” du petit-fils de Charlie Chaplin sont si bluffants que le Carré-Les Colonnes l’invite pour trois semaines de résidence afin de fignoler sa création 2013 «Tabac Rouge», dont deux représentations seront données, les 18 et 19 avril. Au même moment, on verra le grand retour de Mathilde Monnier, dans le cadre de la biennale Danse toujours, avec l’Iddac. Et par deux fois : le 16 avril, elle recréera, avec un petit lifting, les deux pièces cultes coécrites avec Jean-François Duroure qui avaient complètement bousculé les codes du théâtre contemporain dans les années 1980, «Pudique acide» et «Extasis» ; et le 23 avril, la directrice du CCN de Montpellier présentera «Twin Paradox», qui sera créée dans 10 jours à Montpellier danse. Plus tôt dans la saison (8-10 novembre), on verra un autre show d’exception : «This Is The End», la fin du monde vue par le metteur en scène hors-normes David Bobee avec, sous le chapiteau, un plateau tournant à 360° et 12 élèves du Centre national des arts du cirque, suspendus entre prouesses physiques et poésie. Bobee, que l’on retrouvera en février (26-28) avec sa nouveauté 2012, un «Roméo et Juliette» tout feu tout flamme dans une nouvelle traduction. Et pendant Novart aussi, on verra du spectacle transversal d’exception, avec le fameux «Castor et Pollux» de Chaignaud et Bengolea, chorégraphie suspendue dans les airs qu’on regarde allongé (22-24 novembre). Autre “star” ou en train de le devenir, l’époustouflant mentaliste Thierry Collet donnera au Carré la primeur de sa nouvelle création avec sa Cie Le Phalène, «Qui vive», sorte de conférence à trois magiciens sur la manipulation des esprits, du 13 au 15 novembre.