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Rythmes scolaires et mensonges

Publié le 14 juin 2012 par Lheretique

Il rue dans les brancards, Docteur Peillon : il frétille d'aise à la perspective de se livrer à toutes sortes de pédagogolâtries aussi diverses que variées.

Quand Docteur Peillon se lance dans de grandes envolées lyriques sur le temps scolaire de sa jeunesse, il est prudent de vérifier ce qu'a en tête Mister Vincent. Ainsi, Peillon assure que de son temps, on étudiait les week-ends et que l'année scolaire était plus longue.

Rien n'est plus faux et en voici la preuve : le Ministère de l'Éducation Nationale a eu la riche idée de donner accès à tous les calendriers scolaires depuis l'année 1960. Eh bien regardons donc l'année 1960 ! L'école finissait cette année-là le 28 juin. Pour l'année en cours, elle s'achève le 05 juillet. Les écoliers reprenaient le 16 septembre mais le 05 septembre pour l'année 2011-2012 (02 septembre pour les enseignants). Différentiel ? presque 3 semaines de vacances d'été en moins. Ce sont ces vacances-là toujours davantage rognées que Docteur Peillon veut abréger encore plus. Entre-temps, en revanche, les vacances intermédiaires ont enflé à mesure de l'amincissement des vacances d'été. 

Je ne pense pas que Mister Vincent soit d'un âge canonique, on doit avoir une dizaine d'années de différence à peu de choses près : d'autant que je me souvienne de mon école, j'ai toujours connu le week-end. Docteur Peillon assure pourtant qu'on travaillait la samedi après-midi. Pour ma part, c'était repos le mercredi et école le samedi matin.

Mais Mister Vincent parle peut-être d'un temps que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître...

Quoi qu'il en soit, les rythmes scolaires ont évolué considérablement depuis cette époque sans que jamais n'apparaissent significativement des gains en termes de perfomances à l'école.

En revanche, ce qui a inflationné sous l'effet des prémices du pédagogisme, ce sont les disciplines d'éveil de toutes sortes et puis bien sûr, la masse apprenante . L'école s'est démocratisée : elle est devenue pour tous, mais elle est restée unique, ou presque. Aucun socialiste (et encore moins chez les Populaires) ne veut admettre de commencer à réfléchir sur cette donnée fondamentale : le principe marxiste immuable de l'éducabilité universelle continue de faire force de loi au mépris des développements de chaque individu.

Rien ne semble venir à bout de la frénésie réformatrice de notre sémillant Docteur Peillon. Enfin...presque : je sens qu'Ayrault commence à s'agacer quelque peu. Il vient de le recadrer une fois de plus sur les vacances de la Toussaint que notre apprenti ministre entendait allonger unilatéralement (personne n'avait été consulté à l'exception d'un quarteron de chronobiologistes en mal de reconnaissance). Au passage, toute la presse a titré bêtement que Peillon allongeait les vacances de quatre jours. Encore une peillonerie : les cours devaient reprendre le jeudi 08 novembre. En réalité, ce sont les jeudi 08 et vendredi 09 que Mister Vincent s'apprêtait à donner généreusement aux écoliers de France et de Navarre (attendons le second round, au passage, car il est évident qu'il allait certainement les reprendre ailleurs par la suite...). Le 10 et le 11 étant un samedi et un dimanche, ils ne sont pas ouvrés. Comme j'ai étudié l'algèbre à l'école, je sais encore compter. Total, deux jours supplémentaires ni plus ni moins.

Pour ceux qui doutaient du retour des années Jospin et de toutes ses dérives démagogiques il suffit de voir les pédagogols de tout ordre se pâmer de satisfaction : on met l'enfant au centre. Si c'était pour voter Bayrou, why not, mais là, en fait, c'est juste pour servir de faire-valoir à nos experts ès pédagogolâtrie patentés.


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