La « petite finale » a accouché d’un match nul qui n’arrange pas vraiment les affaires italiennes. Et pas forcément celles des croates non plus.
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Pour la grande majorité des bookmakers acquis à la cause espagnole, ce duel Italie-Croatie ressemble à une finale pour la deuxième place. Un match couperet qui peut qualifier directement les croates en cas de seconde victoire et quasi condamner les italiens. Autant dire que la prise de risque et le football champagne ne sont pas forcément les mots d’ordre aujourd’hui, remplacés par les premiers calculs. En gros, ne pas se griller trop vite.
Et c’est peu dire que c’est inscrit dans leur ADN que de calculer. Deux pays qui aiment faire chier l’autre avant tout. Dit comme ça, le premier 0-0 de l’Euro n’est peut être pas loin.
Toutefois, les deux équipes alignent des forces offensives plutôt intéressantes. Pas de changement par rapport au match précédent, ni d’un côté ni de l’autre. Un 4-4-2 à plat des plus classiques pour la Croatie de Bilic avec un duo d’attaquants physiques Mandzukic – Jelavic alimenté par les ailiers Rakitic et Perisic sans oublier le magnifique Modric en meneur, face au 3-5-2 spécial Calcio de Prandelli avec deux latéraux (Maggio/Giaccherini) sûrement un peu plus haut que face à l’Espagne et la reconduction de Mario Balotelli, sujet au critique et sous la pression de Di Natale toute la semaine pour le poste d’avant-centre.
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Le début du match donne raison aux plus pessimistes. Les deux équipes se regardent, se jaugent et n’osent pas grand chose. De longs ballons par ci par là pour le crâne de Balotelli d’un côté, des centres pour les grandes têtes de Mandzukic et Jelavic de l’autre. Si on ne peut pas trop en vouloir aux croates de jouer sur ce qui a fait leur succès contre l’Irlande, on ne peut que se poser quelques questions sur les intentions italiennes. Avec un milieu plus technique, on s’attendait à du jeu entre les lignes et à de la percussion de la part de Marchisio par exemple. Mais très vite, on se rend compte que le placement tactique croate pose énormément de problèmes au jeu italien. Pirlo est toujours pressé par l’un des deux attaquants et c’est toute l’Italie qui boite. Les latéraux n’apportent pas suffisamment pour contourner le bloc défensif des maillots à damier. Devant, le duo Cassano-Balotelli joue à l’envers malgré deux belles tentatives du mancunien et ne pèse pas assez sur une défense centrale pourtant pas irréprochable.
La Croatie joue tranquillement, profite des temps faibles italiens pour reprendre du poil de la bête mais ça manque beaucoup trop de folie et d’allant pour créer le danger. Luka Modric évolue bas, comme en club, mais là où il peut lancer un Bale, un Lennon ou un Van der Vaart dans la profondeur tous les samedis, la danse n’est pas la même avec Rakitic ou Perisic, pas assez virevoltants. A chaque fois que les croates se montrent dangereux, c’est par le biais de ses deux attaquants et leur physique de déménageurs qui posent quelques soucis dans les airs à De Rossi ou Bonucci.
Il faut attendre les cinq dernières minutes de la mi-temps pour voir la véritable grosse occasion du match. Sur une belle combinaison aux vingts mètres, Marchisio se retrouve dans la surface, élimine astucieusement Srna mais bute par deux fois sur un Pletikosa impeccable. Dans la continuité de l’action, l’Italie se voit offrir un coup franc dans l’angle de la surface, juste à l’entrée. Et dans ces cas-là, c’est Pirlo qui régale. Un petit ballon par-dessus le mur qui retombe dans les filets du gardien croate, peut être pas exempt de tout reproche. Il n’y aura donc pas 0-0!
Sans vraiment être dominateur, en se montrant juste un peu plus entreprenant, les italiens virent en tête à la pause un peu par bonheur. Les croates devront montrés autre chose pour espérer obtenir autre chose. Mais en sont-ils capables ?
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A en croire les premières minutes et les deux frappes consécutives de Modric, oui. Le sosie non-officiel de la marionnette guignolesque de David Guetta joue plus haut, dans un milieu de terrain quelque peu modifié à la pause. On ne voit que les croates dans ce début de seconde période. En dix minutes, ils se sont montrés plus dangereux que durant les quarante-cinq premières. Les italiens subissent mais ne sont pas forcément noyés, aidés par les approximations adverses. Guidé par un Chiellini solide, la défense italienne se montre intraitable dans les airs ou dans ses interventions. Visiblement agacé par la tournure que prend le match, Prandelli décide de reprendre le jeu à son compte en faisant entrer le créateur Montolivo à la place du physique Motta. Ambitieux mais risqué.
Malheureusement pour l’ex coach florentin, rien ne change. Srna multiplie de plus en plus les montées et les centres côté droit et Bilic décide de lancer Pranjic côté gauche pour poser les mêmes soucis sur cette aile, le jeu penchant exclusivement à droite jusqu’ici. Coup pour coup, dent pour dent, le grand Cesare envoie Di Natale sur la pelouse à la place de Balotelli. Histoire de mieux jouer le contre.
A vingt minutes de la fin, malgré une domination territoriale, les croates ne se sont toujours pas créer la moindre grosse opportunités et Buffon n’a pas encore été mis à contribution. La première sera la bonne. Le jeu change enfin d’aile, Strinic, le latéral gauche envoie un bon ballon dans la surface sur lequel Chiellini, impeccable jusqu’ici est trop court. Il n’en fallait pas plus pour que Mandzukic égalise à l’arrache avec l’aide du poteau. Trop attentistes, les italiens ont été pris au piège.
Les deux équipes se retrouvent alors le cul entre deux chaises. L’Italie se doit de prendre des points mais n’a pas trop intérêt à partir à l’assaut au risque de se prendre un contre fatal. La Croatie, au vu de la seconde période, peut aller chercher la victoire qualificative, mais peut aussi perdre un point toujours bienvenu en cas de deuxième but italien. Le jeu se muscle, les contacts se veulent plus vifs et chacun joue sa vie sur chaque ballon. Notamment Rakitic qui enchaine les tacles rageurs, pourtant pas sa spécialité. Histoire de chauffer le public.
A dix minutes de la fin, les deux coaches lancent de nouvelles forces vives. Giovinco côté italien, Eduardo,l’ancien d’Arsenal chez les croates. On sent bien ces derniers un peu plus chauds, revigorés par leur but. On ne change pas une tactique qui gagne et tout se joue sur les centres. Sur un malentendu, ça peut peut être encore passer. Finalement non, les deux équipes se séparent sur ce match nul.
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Pas beaucoup d’occasions mais du réalisme. Chaque équipe a plus ou moins eu sa mi-temps et au bout d’un match équilibré, le nul semble logique. Des regrets des deux côtés puisque l’Italie a trop subi en deuxième période, se mettant seule en danger alors que les croates pourront nourrir quelques remords de ne pas s’être mis en situation offensive plus tôt dans la partie. Il faudra impérativement une victoire pour les italiens face à l’Irlande tandis que les croates ne devront avant tout ne pas perdre contre l’Espagne. Tout reste donc extrêmement ouvert. Et c’est tant mieux.
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LES NOTES
ITALIE
.Buffon (/): Le coup classique du gardien qui n’a pas un ballon à se mettre sous la dent et qui finit quand même par en prendre un sans être fautif.
.Bonucci (5.5): Un match plus que correct, notamment dans le jeu aérien où il aura su répondre présent face aux buffles adverses.
.De Rossi (5): Une prestation assez neutre pour Daniele, qui n’aura pas eu à trop se déployer. En couverture de ses deux centraux, il a fait ce qu’il sait faire, sans fioritures.
.Chiellini (6.5): Excellent dans ses interventions, précieux dans les airs et bon dans la relance, sa partition est juste ternie par son placement hasardeux sur le but où il laisse Mandzukic seul derrière lui pour un but qui coûte cher au final.
.Maggio (5): Alors qu’il devait être le dynamiteur de l’aile droite, il a vite compris que son job serait en fait de contrôler les montées de Strinic durant toute la partie.
.Giaccherini (6): Un bon match encore une fois pour le latéral gauche, qui aura su bien bloquer Rakitic dans un premier temps puis Srna en seconde période.
.Motta (5): Beaucoup trop dans l’ombre, sauf lorsqu’il s’agit de prendre un jaune. Remplacé par Montolivo qui se sera fait remarqué par une belle frappe de loin.
.Pirlo (6.5): Encore une fois au-dessus du lot, malgré les efforts croates pour l’empêcher de jouer, il va ouvrir le compteur du match sur un maitre coup-franc sucré. Donnez lui un ballon d’or putain!
.Marchisio (5): Comme face à l’Espagne, on attendait plus du génial milieu de la Juve. Peut être trop d’ailleurs vu la timidité qu’il a une nouvelle fois affichée malgré de belles prédispositions dans le jeu. On retiendra tout de même son joli flair sur la première occasion du match.
.Cassano (4.5): On aime énormément Cassano mais c’est évident qu’il n’a pas le coffre nécessaire pour jouer si longtemps. Un rôle de joker serait peut être plus approprié. Remplacé par Giovinco en toute fin de partie.
.Balotelli (4.5): Il a su prendre sa chance dès qu’il le pouvait mais dans le jeu, ce n’était absolument pas ça. Match passable, sans plus. Remplacé par Di Natalequi n’a pas eu un seul ballon potable.
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CROATIE
.Pletikosa (5.5): Une belle parade sur la double occasion de Marchisio instantanément annulé par son placement plus qu’approximatif sur le coup franc de Pirlo. Pour le reste, du bon boulot.
.Srna (6): Un premier acte timide avant de sonner la révolte sur son aile droite durant toute la seconde période. On a retrouvé le Srna infatigable bosseur du Shakthar. Pour notre plus grand plaisir.
.Corluka (5): Le docteur Luka Kovac a fait son intervention sans chichi ni problème majeur
.Schildenfeld (4.5): Le point faible de cette équipe, à n’en pas douter. Trop lent, toujours à la limite, il n’a même pas le vice ou la science du placement de la légende Simunic pour compenser.
.Strinic (6.5): Comme pour Srna, son apport a été primordial dans le retour aux affaires de son équipe. Tellement sûr de lui qu’il a totalement annihilé Maggio, l’obligeant à défendre. A l’origine de l’égalisation avec un très bon centre.
.Vukojevic (5): Le milieu défensif du Dynamo Kiev n’a pas eu un travail énorme à effecteur, récupérant les erreurs offensives italiennes. Il aurait pu néanmoins donner un coup de patte sympa à ses potes quand il fallait attaquer.
.Modric (5): Rien à signaler pour le meneur de jeu. Il fait son travail, proprement mais sans vraiment s’en donner la peine. Si l’équipe croate veut créer la sensation, il va falloir que Luka passe très rapidement la seconde.
.Rakitic (6): Un incessant travailleur qui se sera démené durant toute la partie. Pas le plus technique mais un pion essentiel du dispositif offensif croate.
.Perisic (4.5): Un match insignifiant. Vite remplacé par Pranjic.
.Mandzukic (6): Ok, il a un maximum de réussite sur les deux matches en marquant sur chacune de ses frappes. Mais ses trois buts viennent récompenser son travail dos au but et sa hargne dans les airs. Remplacé par Kranjcar dans les arrêts de jeu.
.Jelavic (5.5): Pas avare en effort comme son compère, il paie une technique trop approximative préjudiciable, notamment sur les phases de contre. Remplacé par Eduardo et sa jambe d’argent.
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