Zuckoff © Flammarion 2012
13 mai 1945. Alors qu’il survole un territoire jusqu’alors inexploré de la Nouvelle-Guinée Néerlandaise, un avion de l’armée américaine s’écrase en pleine jungle. Sur les 24 passagers, seuls trois survivront, dont deux grièvement blessés. Isolés, totalement perdus, à la merci des tribus autochtones qu’ils imaginent belliqueuses et s’adonnant avec plaisir à l’anthropophagie, les survivants tentent de s’organiser au mieux en attendant d’éventuels secours. Mais la zone est tellement inaccessible que l’armée va éprouver les pires difficultés pour localiser et récupérer ses soldats.Alternant la description de l’épopée des survivants et les préparatifs du sauvetage sur la base militaire de Hollandia, Mitchell Zuckoff ne cède jamais à la tentation de la fiction. Chaque événement rapporté est strictement conforme à la réalité. Citant ses nombreuses sources et multipliant les notes en fin d’ouvrage, l’auteur s’est attaché à restituer les faits, rien que les faits. Au-delà de l’aspect « robinsonnade », le récit s’avère souvent passionnant, notamment lors des passages s’attardant sur le mode de vie et les croyances des tribus de la vallée. Rendez-vous compte, ces peuplades coupées du monde n’avaient jamais vu d’hommes blancs ! Dans l’épilogue, on comprend que depuis ce premier contact les choses ont bien changé et que cette région appartenant désormais à l’Indonésie est exploitée pour ses richesses naturelles sans aucune considération pour les populations indigènes continuant à y vivre.
Les disparus de Shangri-la relate une incroyable aventure humaine. Petit reproche, les trop nombreuses digressions autour de personnages « secondaires » alourdissent quelque peu le propos et me semblent loin d’être indispensables. Il n’empêche, l’enquête menée par Mitchell Zuckoff , solidement documentée, se révèle palpitante et l’ensemble se lit d’une traite.
Les disparus de Shangri-la, de Mitchell Zuckoff. Flammarion, 2012. 374 pages. 22 euros.
Un grand merci aux éditions Flammarion pour la découverte.
L'avis de Soukee