La Food and Drug Administration (agence du médicament américaine) a approuvé la commercialisation du médicament pertuzumab (Perjeta ©) du groupe pharmaceutique Roche et de sa filiale américaine Genentech pour le traitement du cancer du sein HER2-positif métastatique.
Zoom sur les cancers HER2+
Le cancer du sein est le cancer le plus courant chez la femme. Certaines cellules cancéreuses se caractérisent par des quantités élevées de protéine HER2 (récepteur du facteur de croissance épidermique humain de type 2) à leur surface. Particulièrement agressives, ces tumeurs dite “HER2+” concernent 15 à 20 % des cancers du sein.
Depuis la fin des années 1990, ces cancers ont pu bénéficier d’un traitement spécifique, l’Herceptin ® qui a révolutionné leur prise en charge et est devenu le traitement de référence en association avec la chimiothérapie. Permettant de gagner des mois de survie pour les formes avancées et d’offrir plus de guérison pour les stades précoces, ce traitement doit parfois faire face à des résistances de la part des tumeurs.
Mais la recherche progresse, le laboratoire Roche déjà à l’origine de l’Herceptin ® vient d’obtenir l’homologation d’un nouveau composé : le pertuzumab (Perjeta ®).
Le pertuzumab approuvé pour les formes avancées HER2+
Le pertuzumab cible également le récepteur HER2 mais sur une région différente par rapport à l’Herceptin ®. Le pertuzumab empêcherait la liaison du récepteur HER2 à d’autres récepteurs HER (EGFR/HER1, HER3 et HER4), un processus qui jouerait un rôle important dans la croissance et la formation de ces tumeurs. En bloquant la transmission de ces signaux cellulaires, ce composé pourrait inhiber la croissance des cellules cancéreuses ou entraîner leur mort. Autre hypothèse : la liaison du pertuzumab au récepteur HER2 pourrait signaler au système immunitaire de détruire les cellules cancéreuses.
Face à des formes métastatiques de cancer du sein HER2+, les chercheurs ont comparé la combinaison chimiothérapie+Herceptin+pertuzumab par rapport à chimiothérapie+Herceptin+placebo (composé inactif). L’ajout de la nouvelle molécule a permis de retarder la progression du cancer de six mois (survie sans progression passant de 12,4 mois à 18,5 mois – pour ces formes très avancées incurables, l’objectif est de retarder la progression de la maladie). Sur la base de ces données positives, le laboratoire a déposé une demande d’autorisation de mise sur le marché en Europe et aux Etats-Unis.
Le 8 juin, les autorités sanitaires américaines (Food and Drug Administration) ont approuvé ce médicament pour les formes métastatiques de cancer du sein HER2+, n’ayant pas reçu de traitement préalable.
Un autre composé baptisé T-DM1 dont les résultats ont été présentés lors du dernier congrès américain sur le cancer semble également très prometteur pour ces mêmes formes de cancer du sein. Compte-tenu de ces données, il pourrait arriver sur le marché dans les années qui viennent.
Il restera à déterminer lequel de ces composés choisir face à ces formes avancées de cancer et à évaluer demain leur efficacité sur des formes plus précoces de cancer du sein.