genre: policier
Année: 1976
durée: 2h05
l'histoire: Des gangsters débutants braquent une banque et se retrouvent coincés par la police et les médias. Ils prennent en otage les employés de la banque. Débute alors un cauchemar qui va durer des heures.
la critique d'Alice In Oliver:
Le scénario d'Un Après-Midi de Chien, réalisé par Sidney Lumet en 1976, s'inspire d'un fait réel qui s'est déroulé à Brooklyn en 1972.
Le script s'inspire donc de l'histoire de John Wojtowicz et Salvatore Naturile, qui ont braqué une banque en retenant neuf employés en otage durant près de quatorze heures. Pour l'anecdote, John Wojtowicz obtiendra 1% des bénéfices des recettes du film, soit 7500 dollars au total.
Voilà une bien maigre récompense pour un homme condamné à plus de 30 ans de réclusion criminelle.
Au niveau du casting, ce long-métrage réunit Al Pacino, John Cazale, Penelope Allen, Charles Durning, Chris Sarandon et Lance Henriksen, ce dernier effectuant une très courte apparition. Ce n'est pas la première fois que John Cazale et Al Pacino tournent ensemble puisque les deux acteurs s'étaient déjà rencontrés sur le film Le Parrain, de Francis Ford Coppola, dans lequel ils interprétaient les frères Corleone.
Pour le reste, le film se démarque par son scénario original. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard, le film recevra un Oscar pour l'originalité de son script.
Sidney Lumet nous brosse alors le portrait de deux bras cassés, inexpérimentés et stupides, qui braquent une banque.
C'est aussi là que réside toute l'ironie de la situation. A la base, ce braquage est plutôt dramatique puisqu'il tourne à la prise d'otages.
Mais elle devient rapidement burlesque et grotesque, les deux hommes devant composer et négocier avec une police incompétente.
Si Sonny (Al Pacino) réussit à calmer les hostilités et à apaiser la situation, son collègue, Sal (John Cazale) est beaucoup plus nerveux et prêt à faire parler sa mitraillette. En l'espace de quelques heures, nos deux braqueurs deviennent les nouvelles coqueluches des médias.
John devient l'attraction principale du journal télévisé et apparaît comme un Robin des Bois des temps modernes.
Sidney Lumet semble prendre fait et cause pour son personnage principal qu'il oppose à son complice, décrit un imbécile fan de la gâchette.
Ici, les flics sont vus soit comme des imbéciles heureux de vivre, soit comme des tueurs implacables. Sur ce dernier point, la conclusion finale vient clouer le bec à son héros principal, ainsi qu'au spectateur.
Curieusement, on se prend à rêver, à croire que John va réussir le coup le plus fumeux du siècle. Mais notre braqueur gentleman sera rattrapé par la réalité, et sa vie avec, l'homme ayant rendez-vous dans une petite cellule avec des barreaux.
Sidney signe tout simplement le ou l'un des meilleurs films de braquage et peut s'appuyer sur des personnages stupides et attachants, campés par deux acteurs (donc, John Cazale et Al Pacino) en état de grâce.
Note: 17/20