Le joli remix de Découflé à la Villette...

Trente ans. 

Trente ans déjà que Philippe Découflé pilote DCA, la compagnie qu'il a fondée. Pour fêter cet heureux anniversaire, il nous offre à la Grande Halle de la Villette, en plus d'une exposition sur son travail, un best of de ses créations (pas les plus connues), remaniées, repensées, recostumées et remixées, données par de jeunes danseurs fraîchement recrutés. Cela s'appelle "Panorama", et c'est un très beau moment de danse contemporaine (mais pas seulement !) à ne surtout pas manquer.

Le travail de Découflé fascine tant par son élégance et sa sophistication que par son accessibilité et l'humour qui s'en dégage. Ludiques, poétiques et théâtrales (l'artiste fit également du cirque et du mime), toujours surprenantes, malmenant avec espièglerie notre ordinaire, ses propositions nous enchantent, parlent au plus grand nombre, qu'il oeuvre pour ses propres productions, celles des autres (comme le Cirque du Soleil ou le Crazy Horse), ou des manifestations d'envergure internationale, à l'image des JO d'Albertville.

Ainsi, à la Villette, après avoir été accueillis par une troupe de majorettes pour le moins décalées, une petite voix déformée vous invitera t-elle à enclencher l'option vibreur de votre cellulaire et à le ranger "à l'endroit qui vous fera plaisir" afin de démarrer le spectacle dans de bonnes conditions. S'ensuivra un voyage merveilleux à travers des univers extrêmement différents. Vous assisterez à un sublime ballet aquatique de microbes, serez les spectateurs d'un hilarant combat de personnages de jeux vidéos de notre (mon...) enfance, verrez des mains en ombre chinoise manipuler, telle une marionnette, un pantin bien vivant, redécouvrirez l'onirisme fascinant des "danseurs aux élastiques" qui firent la renommée mondiale du chorégraphe à Albertville... On en oublie bien-sûr...

Au sortir de la Grande Halle, vous ne pourrez que constater la place essentielle que tient cet artiste dans une discipline dont il se plait à repousser régulièrement les frontières et les limites.

Pour le plus grand bonheur des spectateurs. Même béotiens en la matière. Vraiment.

Jusqu'au 1er juillet.

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