Ce WWCYHWG aurait très bien pu faire partie de la nébuleuse Elephant 6 par son côté disjoncté et spontané, mais c’est chez Alien 8 basé à Montréal que le disque est sorti. Il est l’œuvre de Diamonds, Ginger et Tambeur, trois amis d’enfance alors très jeunes lors de sa réalisation. Délaissant le temps de treize titres endiablés le traditionnel schéma couplet/refrain, le groupe semble jouer à fond la carte de l’inspiration sans relecture et à la façon d’un Olivia Tremor Control développe des idées à tout va sans jamais les pousser à bout plus de quelques secondes.
Ainsi l’on se retrouve avec des chansons à tiroirs, déroutantes à la première écoute mais tellement riches quand on s’y plonge à nouveau. Et puis le groupe, sans parler d’album concept, semble créer sur l’ensemble du disque un monde alternatif où la mort est traitée en dérision à l’aide d’un humour morbide au possible. L’album débute par exemple par l’idiot "I don’t wanna die" puis se termine par le jouissif "Ready to die". Pourtant malgré le thème, l’ambiance est plus que joyeuse et colle le sourire aux lèvres.
Dans "Child star" il y a assez de bonnes idées pour faire dix bons morceaux. C’est aussi du à l’utilisation de très nombreux instruments contradictoires, comme sur "See ghost" et son solo de flute improbable, ou encore "Ghost mountain" et son gimmick Casio. Il y a aussi l’électronica légère de "Jellybones" et le fabuleux échange vocal en stéréo de "I was born a unicorn". A la fois modeste dans le son presque garage mais tellement ambitieux dans la composition, ne passez pas à côté de ce petit joyau.
En bref : parfait de bout en bout, WWCYHWG met tout le monde d’accord dans le registre de la pop expérimentale et débridée. De la musique comme on n’en fait plus.
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Deux clips assez spéciaux :