Si ce titre vous fait penser au célèbre parfum sublimé par la voluptueuse silhouette de Charlize Theron, vous avez tout faux ! C’est d’un livre-album qu’il s’agit. Un ouvrage de collection qui brosse l’histoire de la mode griffée « Dior » dans ce monde de rêve qu’est le cinéma.
L’histoire de la Maison Dior commence par un prénom –Christian – dont la première collection baptisée « New Look » fait l’effet d’une bombe en 1947. Marlène Dietrich qui assiste au défilé est subjuguée. Elle n’a pas encore signé pour « Le grand alibi » que doit diriger Alfred Hitchcock. D’où l’ultimatum devenu légendaire qu’elle va poser aux producteurs du film : »No Dior, no Dietrich ! ». L’affiche de ce film et le portrait de Marlène émergeant, en rose bonbon, d’un flot de mousseline nacrée (essayez de garder votre sérieux, please !) font partie des quelque 250 photos et documents d’archives qui illustrent « Stars en Dior » (éditions Rizzoli, 45 euros).
Se promener parmi ses 232 pages, c’est découvrir Christian Dior habillant Olivia de Haviland (« La fille de l’ambassadeur ») Ava Gardner (« La petite hutte »), Jane Russel (« Les hommes épousent les brunes »), Sofia Loren (« La comtesse de Hong Kong »), Grace Kelly, Elisabeth Taylor… autant de silhouettes parfaites sublimées par un couturier de génie, mais… On se dit que le glamour n’est plus ce qu’il était. Thanks God ? Assumons : Thanks God ! Exception faite de la robe noire qui a déshabillé Marylin Monroe lors de sa dernière séance de pose sous l’objectif de Bert Stern en 1962.
A la mort de Christian Dior en 1957, le contact privilégié qu’il avait entretenu avec le cinéma a été poursuivi par Yves St Laurent, tout d’abord, suivi de Marc Bohan, Gianfranco Ferre, John Galliano… D’autres actrices ont crevé les écrans. Quelque chose a cependant disparu : la magie émanant de la fascination réciproque qui existait entre Christian Dior et les stars qu’il habilla. La vague des égéries sous contrat s‘est levée. Parmi le peloton de tête actuel figurent Charlize Theron (« J’adore »), Nathalie Portman (« Miss Dior chérie »). Et, de Penelope Crua à Marion Cotillard en passant par Monica Balluci et toutes celles qui foulent les tapis rouges des festivals, l’impact créé profite tant aux films qu’à la Maison Dior. Désormais, c’est à son nouveau directeur artistique –notre talentueux compatriote Raf Simons- de poursuivre le dialogue avec le monde du cinéma.
Last but not least, il faut souligner que l’ouvrage « Stars en Dior » est le pendant sur papier glacé de l’extraordinaire exposition du même nom qui se tient à Grandville, en France, dans les salons de la villa « Les Rhumbs » jusqu’au 23 septembre. Vingt-cinq longs métrages s’y partagent la vedette, notamment avec des extraits de films, des robes somptueuses. Christian Dior a passé toute son enfance dans cette belle demeure de la fin du 19e siècle, devenue un musée qui lui est entièrement consacré.
C’est Brigitte Bardot qui « vend » à sa manière, puissamment charnelle, l’affiche de cette expo-événement. Quel contraste avec la beauté d’un classicisme glacé de Charlize Theron qui « figure » sur la couverture de « Stars en Dior ». Entre ces deux clichés, un demi siècle s’est écoulé. Et avec lui l’image d’une sensualité redéfinie selon des codes dans l’air du temps.