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14 juin / L'enterrement de Michael

Par Blackout @blackoutedition
14 juin La loose - L'enterrement de Michael Damien fut absent à l'enterrement de son camarade de classe. Camarade de classe c'était beaucoup dire, Damien la grosse tête, comme ils disaient était le souffre douleur, de Michael et des autres. Des chewing-gums dans le slip des menaces des coups parfois, qui a dit que les gosses étaient innocents ? Sous le regard vide, complice ? Des autres enseignants, moi tout seul contre tous que pouvais-je faire ? Un jour, un jour pire encore que les autres je me suis interposé. Je n'aurais pas dû. Jones, un pote à Michael me l'a fait savoir. Fait mal un coup de canif, même petit, dans le mollet. La queue entre les jambes je me rendis à la pharmacie, ce n'était pas le jour de l'infirmière, présente tous les troisièmes mardis du mois. L'Education Nationale réduit ses dépenses. Fallait viser pour tomber malade ou blessé. Je balançai de l'alcool sur la plaie, superficielle. J'ai cru mourir. Mais non. Sparadrap et je repartis au combat comme un vaillant petit soldat, sans même dénoncer le méfait au directeur. Pour le principe, j'ôtais le un devant le quatre de la copie à Jones, l'était bon en maths ce salaud, il n'osa pas se plaindre. Il savait pourtant qu'un quatre c'était la rouste à la maison. Je l'appris lorsqu'il revint cabossé le lendemain. Petite vengeance entre ennemis. Michael fut inhumé juste après l'autopsie, ce qui fit que seul un oncle éloigné appelé pour la circonstance put voir le corps recousu de frais. Je sais, j'y étais, même que je fus accueilli par une salve de sifflets soutenue, ces salauds ne respectent rien. Ces salauds qui murmurèrent, trop fort pour que je ne les entende, qu'ils se vengeront sur la bête - comprenez Damien - et qu'ils lui concocteront – mais où avaient-ils appris ce mot-là ? pas chez moi en tout cas - une grosse tête. Ils durent attendre vingt-quatre heures pour accomplir leur forfait, car l'inspecteur de Police Morgane jeta son dévolu sur l'absent, persuadé que ce gringalet avait quelque chose à voir avec le meurtre du champion de sports toutes catégories. Ces morveux attendirent Damien à la sortie, le pistèrent jusqu'à un terrain vague qu'il devait traverser avant d'aller chez lui et lui administrèrent ce qu'ils avaient promis : Ils lui firent avaler un tube de dentifrice, pour laver sa bouche, et curieusement obsédés qu'ils semblaient être par l'hygiène, ce qu'ils appelaient un shampooing, bizutage plus humiliant que dangereux, un des galopins lui saisissait la tête, un autre lui frottait sévère les cheveux avec le poing fermé. Ils l'achevèrent par des coups de poing dans le ventre, pas de marques. Il le laissèrent sur le carreau et s'enfuirent comme des lâches qu'ils étaient. Depuis ce jour je nommai Damien : camarade de loose. A suivre... demain !

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