Réflexion autour de « Matrix » et de l’allégorie de la Caverne de Platon (4/6)

Publié le 14 juin 2012 par Sheumas

Ainsi, ces trois documents d’origines diverses permettent d’analyser la pensée de Platon et d’en montrer les différentes étapes en variant les approches. Etant donné le caractère récent de ces documents, le lecteur peut prendre conscience de la modernité de cette pensée ancienne et en percevoir la présence dans deux œuvres bien distinctes : celle du poète Charles Baudelaire et celle des frères Wachowski, réalisateurs de la trilogie des « Matrix ».

Trois sonnets extraits des Fleurs du mal rendent assez bien compte à eux seuls de la mélancolie que le poète appelle ailleurs « le spleen ». Cette mélancolie qui travaille l’esprit et le cœur de Baudelaire au point de le désespérer dans le monde réel, génère une rêverie sur un ailleurs que le poème « la vie antérieure » définit comme un milieu marin, une sorte de « grotte basaltique » où le poète vivait autrement, « sous de vastes portiques ». Les sensations y sont présentées comme la source d’un bonheur intense et durable. Les sons, les parfums, les visions ont une expansion à l’image des « houles roulant les images des cieux »... Le lecteur reconnaît là, de façon légèrement basculée, l’allégorie de la caverne. La Vérité, les Idées, le soleil se sont réfugiés au sein de la caverne et la vie réelle, riche en illusions et en « langueurs » (« le secret douloureux qui me faisait languir ») est cause de la mélancolie du poète.