La compagne du tout nouveau président de la république, Valérie Trierweiler, vient de faire les frais d’un tweet malencontreux. Sans doute n’avait-elle pas encore apprécié la portée de son geste, qui occupe les médias depuis près de 48 heures.
C’est assez étonnant de la part d’une première dame, fut-elle épouse ou concubine, et encore plus de la part d’une ancienne journaliste, qui plus est dans un magazine réputé pour sa formule « Le poids des mots, le choc des photos ». Valérie T. a-t-elle bien évalué le poids de sa formule de soutien à Olivier Falorni, rival de Ségolène Royale à la Rochelle, qui pourrait bien mettre un terme aux rêves de perchoir de l’ancienne candidate à l’élection présidentielle?
On se souvient de tweets malencontreux de la précédente équipe gouvernementale. Eric Besson, Nadine Morano et d’autres nous avaient bien amusés avec leurs DM envoyés par erreur à tous leurs abonnés. Cela nous faisait bien rire, écornait franchement l’image déjà bien entamée des ministres concernés, mais cela n’allait pas plus loin que cela.
Avec le tweet précédemment cité, on franchit une étape importante. De deux choses l’une:
- Ou bien il s’agit d’une erreur d’appréciation. Et on peut alors se demander s’il est bien raisonnable de laisser Madame Trierweiler utiliser Twitter. Il en va de la sécurité nationale. Imaginez un peu le tweet du style « Demain, je pars avec François souhaiter un joyeux Noel à nos vaillants soldats basés en Afghanistan« . Comité d’accueil assuré…
- Ou bien il s’agit d’une démarche complètement calculée, un coup de poignard dans le dos de l’ancienne compagne de son président de compagnon. Une sorte de vengeance en public, par tweets interposés. Ce ne serait alors ni élégant, ni intelligent, car le linge sale se lave, c’est bien connu, en famille. Exposer d’une telle manière, et avec une telle naïveté, les rivalités et les rancoeurs, c’est admettre ses faiblesses, accepter de se couvrir de ridicule, et semer le désordre au sein d’un parti qui venait à peine de remporter un premier tour difficile.
Autrefois, les personnalités publiques disposaient de véritables équipes à leur disposition pour communiquer « officiellement ». Ce temps est révolu, et Twitter a ouvert une brèche qu’il sera difficile de refermer. Mais est-ce vraiment bon pour la démocratie? J’en doute.
Twitter n’est pas jouer. Twitter est un outil remarquable, mais aussi remarquablement dangereux, car il brise les frontières, abaisse les gardes, réduit les distances, et modifie durablement les relations autrefois teintées de respect. Avec ce tweet, Mme Trierweiler devrait peut-être songer à cesser de communiquer à tout-va, et laisser son compagnon faire son travail…