Le film commence par montrer une famille unie mais quelque peu bancale. En effet, on n’y trouve que des femmes, à l’exception d’un petit garçon. En dépit des difficultés (divorce, mère célibataire…), ces trois femmes (une mère et ses deux filles âgées d’une trentaine d’années) ont réussi à instaurer un équilibre relatif, un cocon au moins, dans lequel les hommes ont du mal à se faire une place.
L’une des deux jeunes femmes, libraire, tombe amoureuse d’un critique gastronomique et décide de changer de vie au grand désespoir de sa soeur.
Jusque là, je pensais avoir affaire à un film “de filles” mais très vite, dès lors que le bonheur semble pointer le bout de son nez, le drame arrive. La jeune libraire se retrouve dans le coma, suite à un accident. Les médecins découvrent qu’elle est enceinte. Auprès d’elle, la famille et le futur père se relaient et s’apprivoisent lentement dans l’angoisse de la mort imminente et dans l’espoir d’une nouvelle naissance.
Plus qu’une comédie dramatique, ce film est un drame (eh oui, encore ! ). Les thèmes abordés sont assez difficiles (qu’est-ce que la mort pour un enfant ? Comment faire face à la monoparentalité ? Comment sortir d’une relation fusionnelle ? Comment faire face à la perte d’un proche ?). Vous l’aurez compris, Les Adoptés a un fort potentiel lacrymal.
Mais le film rend également hommage à l’art et à la culture, que ce soit par l’un des lieux essentiels (la librairie) ou par les métiers des deux soeurs, l’une se passionnant pour la musique, l’autre pour la littérature.
Enfin, il est rare que le nom d’Emily Dickinson soit cité dans un film, et c’est suffisamment inhabituel pour le noter ! C’est d’ailleurs l’occasion de clore ce billet par une petite citation :
“Le rivage est plus sûr mais j’aime me battre avec les flots.”
Les Adoptés, un film de Mélanie Laurent. Disponible en DVD