L’application s’appelle Bordeaux 3D, et utilise le principe de la réalité augmentée. Ce processus consiste à superposer des images virtuelles sur des images réelles captées par la caméra de la tablette, munie d’un système précis de géolocalisation. Pas besoin d’être un génie de l’informatique pour s’en servir, il suffit de braquer sa tablette sur des lieux emblématiques de Bordeaux pour les voir apparaître sur l’écran comme ils étaient 300 ans auparavant.
La réalité augmentée pour le tourisme
L’immersion est aussi sonore, un casque est fourni pour retransmettre les bruits de l’époque. Le visiteur pourra être introduit virtuellement à l’intérieur des bâtiments, il pourra par exemple assister à une représentation au Grand Théâtre ou à l’échange d’épices à la Bourse entre commerçants. En prime, le guide est fourni. Mais pas n’importe lequel... des statues de personnages historiques bordelais reviendront à la vie pour partager leur savoir. Mais gare aux mascarons, ces ornements de façades typiquement bordelais, qui peuvent se réveiller et se montrer un peu taquins…
Porté par un consortium de six entreprises aquitaines réunies sous le nom d’Heritage Prod, le projet atteint sa phase finale, après 2 ans de développement. «On voulait capter les ondes du passé, et créer un parcours spectaculaire, culturel, ludique, et mobile», résume Jean-Luc Rumeau, porteur du projet et directeur d’Axyz, une des sociétés partenaires. «C’est complètement interactif. Le spectateur est aussi acteur.». Cette application n’a pas été développée à Bordeaux par hasard. «Avec l’entrée en 2007 au patrimoine de l’Unesco, la ville émerge vraiment au niveau du tourisme culturel », souligne Jean-Luc Rumeau. Le projet a aussi séduit le Conseil régional, qui a financé 37% du coût total de 3,5 millions d’euros. Plus d’une centaine de personnes ont été mobilisées, entre historiens, animateurs, ingénieurs, mais aussi comédiens, qui ont prêté leur visage et leur voix aux personnages.
D’autres projets en cours
La précision historique et visuelle est cruciale pour cette appli, qui doit frapper fort. Le projet a en effet vocation à être exporté si le succès est au rendez-vous. D’autres siècles sont aussi envisagés : l’époque médiévale ou encore gallo-romaine sont en train d’être étudiées pour Bordeaux. En attendant, le lancement de l’application B3D est attendu le 15 septembre prochain, pendant les journées du patrimoine. Des tablettes spéciales, équipées d’un étui et d’une sangle, seront alors disponibles à l’Office de tourisme de Bordeaux. Il faudra compter entre 10 et 13€ pour une location. C’est plutôt donné pour taper la causette au marquis de Tourny. •
Elvire Simon