Acid Washed ITW

Publié le 13 juin 2012 par Betcmusic @betcmusic

Le duo d’électroniciens musicaux signés chez Record Makers était au Divan du Monde à Paris ce vendredi soir. Belle occasion pour échanger « huîtres », « Twitter » et « Amour » avant leur envol pour Moscou en fin de semaine.

On imagine derrière vos pseudonymes Andrew Claristidge et Richard d’Alpert un anglais volubile et un aristo classe dingue de musique classique. Qu’en est-il réellement ?

Richard d’Alpert : Alors dans le cas de Richard d’Alpert « dingue de musique classique », c’est absolument vrai, je suis un énorme fanatique de musique classique, en particulier de musique romantique russe et française. Disons de Gabriel Fauré à Rachmaninov pour faire une sorte d’arc qui n’a pas de sens.

Andrew Claristidge : « Anglais volubile » euh non ! Par contre Breton avare de parole oui. Non ce n’est pas vrai, je parle beaucoup.

La bio de votre label raconte que vous avez façonné votre identité musicale sur la côte bretonne, à coup de festins d’huîtres et de whisky. Pas eu d’indigestion ?

R. d’A. : Jamais, d’autant plus que les huîtres étaient surtout arrosées de vin blanc. Le whisky, c’était surtout durant l’after.

A. C. : Non pas d’indigestion. On a toujours été dans la modération (sourire). Mais bon oui, on a quand même bien abusé des bonnes choses bretonnes !

Etes-vous d’accord avec la comparaison que l’on fait de vous avec un hybride « French Touch des Daft Punk » et « une Disco DFA » ?

R. d’A. : Oui. Je trouve même que notre son se rapproche davantage de DFA que des Daft. Les Daft correspondent plus à une appartenance à la scène française. C’est une combinaison des deux. On est ultra influencés par eux.

A.C. : Et c’est d’ailleurs plutôt élogieux !

Vous avez des visuels relativement psychés, colorés. Comment liez-vous l’image et la musique ?

R. d’A. : Par la personne avec qui l’on travaille, Anthony Burrill, notre directeur artistique, qui est une des grosses pointures d’Angleterre. Il travaille beaucoup avec Wallpaper notamment. Le jour où on nous a présenté Anthony et son travail, cela a hyper bien collé entre nous. Et aujourd’hui on ne peut plus se quitter.

A. C. : Belle histoire d’amour.

De Paris à Moscou, en passant par Shangaï, vous voyagez beaucoup. Adaptez-vous vos sets en fonction du lieu/pays ?

R. d’A. : Oui, alors à Shangaï, on joue que de la musique chinoise, à Moscou on ne joue que de la musique russe, et à Paris on joue essentiellement de la musique française (rires). De toute façon en tant que dj, tu t’adaptes !

D’ailleurs sur votre compte Twitter, vous semblez très attirés par les beaux paysages instagramés de vos différents points de chute. Qui de vous deux est le poète ?

R. d’A. : Là j’avoue, c’est moi. Andrew n’est pas du tout intéressé par ce que l’on appelle vulgairement le « community management ». Je fais ça très bien, et je suis ravi que tu soulignes ce point devant lui, car apparemment cela ne sert pas à rien. J’aime beaucoup  la photo en plus, je suis content d’avoir ce petit outil technologique pour le faire.

A. C. : Et nous sommes de fervents admirateurs de paysage.

Vous avez récemment joué aux Nuits Sonores, en revisitant Jean-Michel Jarre. Un ressenti ?

R. d’A. : On a presque arrêté après, vu qu’on ne pouvait pas faire mieux (sourire).

A. C. : Très bel honneur que Monsieur Jean-Michel Jarre nous ait donné l’autorisation de faire ça. Très belle expérience.

R. d’A. : Et pas le début en plus, puisqu’a priori, il y aura une suite. Mais on ne peut en dire plus pour le moment.

Parmi tous vos titres, le seul à consonance française s’intitule Amour Fatal. Comme Sébastien Tellier à l’Eurovision, pour vous « l’Amour chante en français » ?

R. d’A. : En fait pas vraiment, puisque pour moi, « Amour Fatal » pourrait plus être le titre d’un groupe anglais des années 80. C’est un peu comme les groupes « Au Revoir Simone », qui utilisent beaucoup le français comme langue un peu baudelairienne, poétique.

A. C. : D’ailleurs, les paroles font davantage référence à une émission de radio anglaise qui parle de mélancolie de la techno. Ce qui ne veut pas pour autant dire que nous ne sommes pas des Français romantiques.

Point promo : après un EP sorti en début d’année « For Your Eyes Only / Prince Acid » doit-on espérer quelque chose en fin d’année ?

En chœur : Un album !

R. d’A. : A la rentrée, en octobre normalement.

Enfin, à quand une nouvelle soirée « Deguelasses » Rachid Washed, avec Romain Turzos et Marc de Santi ?

R. d’A. : Ca, c’est ma vraie très grosse bande de potes. Cela exclue un peu Andrew, même si de Berlin, il est toujours un peu avec nous. La première était assez mythique, la deuxième sera en septembre.

A. C. : C’est parce que je suis un peu moins dégueulasses que les autres (rires).