Roy Waller est un arnaqueur réputé mais souffre de tocs dévastateurs et pourissant sa vie sociale. Alors l'arrivée d'Angela qui dit être sa fille, les choses vont encore plus se dégrader...
La critique arnaquée de Borat
Ridley Scott est un réalisateur indéniablement sympathique, ce qui ne l'a pas empêché de se retrouver dans des mauvaises passes terribles aussi bien artistiquement que commercialement. En 2000, Sir Ridley revient en force avec Gladiator faisant taire ceux qui le disaient fini.
Néanmoins, ça ne l'a pas empêché de signer une sinistre suite du Silence des agneaux et une Chute du faucon noir sacrément bof.
A vrai dire, c'est rare de trouver deux bons Scott d'un coup sans passer par des crus anecdotiques. C'est pourtant ce qui arrivera avec Les Associés et Kingdom of heaven (le director's cut évidemment, bien plus long et intéressant). J'ai déjà parlé du second autrefois, il s'agit donc de chroniquer le film de 2003. Après les gros blockbusters, le britannique revient avec un petit film avec tout de même un beau casting: l'acteur dont la carrière ressemble étrangement à celle de son réalisateur Nicolas Cage, Sam Rockwell, Alison Lohman (que l'on voit malheureusement trop peu), Bruce Altman et Bruce McGill.
Après tant de grosses machines, il s'agit pour Scott de faire simple. Il nous présente une sorte de cousin du policier Monk, Roy Waller. Par là, je veux dire que notre larron a des tocs qui lui pourisse la vie. A savoir la propreté de son logis, l'aspect méticuleux quand ce ne sont pas les émotions fortes ou la claustrophobie.
Ce qui ne l'empêche pas d'être l'ennemi juré de Julien Courbey, soit un arnaqueur. Le pauvre va devoir faire face à un événement imprévu: l'existence d'une fille de quatorze ans, Angela.
Lui qui n'avait pu avoir d'enfant autrefois avec son ex-compagne se pose alors des questions et surtout, comment il va faire pour s'en occuper.
Certes, elle est chez sa mère mais reste les trois quarts du temps avec son "père". Il va donc lui apprendre ce qu'est l'arnaque et la prendre sous sa tutelle.
Pire, notre ahuri va en faire une vraie arnaqueuse et ils vont se retrouver sur un gros coup avec son associé habituel Frank. Mais quand les choses vont se gâter, notre ami va se retrouver dans une belle merde et découvrir une réalité pour le moins étonnante aussi bien pour lui que pour le spectateur. Clairement voici un twist pour le moins amusant et plutôt bien vu.
Cette seconde partie à part entière donne un nouveau souffle à un long-métrage qui sentait fort le happy end avec famille recomposée. Or, on est très loin du compte.
Scott s'adonne donc à une comédie crédible et particulièrement jouissive. Les tocs du héros sont assez bien mis en valeur pour montrer son quotidien cauchemardesque.
Suite à une simple miette, il devra nettoyer toute la maison (heureusement que c'est une villa!) suite à une énième crise de tocs. Et cela va évidemment ampirer avec l'arrivée d'Angela dans son quotidien. Ensuite, Cage est dans la forme des grands jours.
Il est irrésistible en homme toqué et sa performance figure parmi les meilleurs de sa carrière dans les années 2000, ce qui n'est pas trop dur avouons-le.
Ses passages chez le psy sont également mémorables, Cage débordant le desespoir dans ses rapports avec les gens. De plus, le personnage apparaît tout de suite comme sympathique, ce qui renforce ce côté attachant. Il ne s'agit pas d'un des meilleurs crus de Scott mais personnellement (donc ça n'engage que moi hein? Ce n'est pas un avis général hein ?), je le préfère davantage à Blade Runner.
Ce qui ne veut pas dire que ce dernier est moins bon mais d'un point de vue personnel, je préfère cette comédie arnaqueuse. Cage est également bien entouré avec une fille particulièrement pugnace et qui ne dévoile pas toutes ses cartes.
Lohman se trouve particulièrement amusante dans ce rôle d'adolescente mais pas que. Rockwell est excellent comme souvent même si on retiendra pas grand chose de son rôle pour le coup.
Une comédie sur l'arnaque particulièrement jouissive et avec un Nicolas Cage enjoué.
Note: 17/20