Pour la première année de son existence, le fameux festival barcelonais a tenté l’exportation en terres portugaises une semaine après l’édition espagnole. Un effort qui fut d’ailleurs un succès puisque l’on sait d’ores et déjà qu’il y aura bel et bien une deuxième édition l’année prochaine. 65.000 personnes sur trois jours sont donc venus assister à une programmation quasiment calquée sur celle de Barcelone, avec quelques différences de taille tout de même puisque Les Flaming Lips sont ici présents, ce qui n’était pas le cas de l’édition espagnole. Ce fut d’ailleurs la raison principale de mon déplacement là-bas, voir enfin un concert des Lips
Je ne manque pas pour l’occasion de jouer les groupies et de me placer au premier rang collé à la barrière une bonne heure avant le début du show. Je n’y suis pas seul, les Flaming Lips comptant un bon nombre de fans hardcore venus de tous pays. L’installation sur scène est pharamineuse, jugez vous-même du peu : une bonne vingtaine de roadies actifs, autant de girls grimées en soubrette pour l’animation dansante accompagnées de bonhommes déguisés en lions ou en dinosaures, des machines à vent et à projection de confettis, un gong qui s’allume quand on le frappe, une boule à facette géante, un écran de projection, des instruments plus bariolés les uns que les autres, je n’imagine même pas la taille du camion sensé transporter tout ça.
Il est 21h30 lorsque le groupe monte sur scène sous l’acclamation générale d’une foule dense et généreuse. Et c’est parti pour 1h30 de musique et de spectacle vivant. L’inénarrable Wayne Coyne occupe le centre de la scène et tel un enfant de huit ans est incontrôlable. Il va et vient au milieu de ses instruments (dont une guitare sèche encapsulée dans un saladier transparent, un porte-voix cracheur de feu, une couverture de survie en guise de drapeau) alors que Steven Drozd s’occupe de ses effets de guitare non pas sur pédale mais sur I-phone et que Michael Ivins joue sa basse confortablement installé sur une chaise.
Le concert aligne les plus grandes réussites publiques du groupe tel un menu maxi best-of : "Race for the prize", "The yeah yeah yeah song", "Yoshimi battles the pink robot pt 1", "She don’t use jelly", "Waiting for superman" et bien-sûr le final dantesque de "Do you realize ?". Ca passe à une vitesse folle et à chaque fois c’est l’occasion d’expérimenter une nouvelle animation. Des mains géantes équipées de lasers pointés sur la boule à facette, un bain de foule à bord de la traditionnelle bulle géante de Wayne (voir vidéo ci-dessous), et bien-sûr des tonnes et des tonnes de confettis et ballons multicolores jetés ça et là.
A ceux qui disent que tout est préenregistré et qu’on assiste plus à une kermesse de gamins de huit ans qu’à un vrai concert de musique je réponds non. Les Lips jouent vrai, avec un son qui leur est propre, et en plus proposent un véritable spectacle sons et lumières. Surtout, ils donnent l’impression à chaque concert de faire quelque chose d’unique à destination du public alors que l’on sait très bien que leur mécanique est bien huilée. Alors faut-il vraiment les voir une fois dans sa vie avant de mourir ? Je dis oui, mille fois oui.
Le reste du festival, presque anecdotique à côté d’un tel déchaînement de fureur pop, aura pourtant comporté de très beaux moments de musique avec pour ma part Mercury Rev, Other Lives, Suede, The War On Drugs, The Drums, Shellac, The Walkmen ou Rufus Wainwright. Mais rien ne pouvait être plus gros que les Flaming Lips cette fois-ci.
Le site officiel du festival
Votre serviteur qui se fait rouler dessus par Wayne Coyne ça se passe à 50" :