Pour ce duel entre gros consommateurs de Vodka, on ne s’attendait pas à du football champagne. Et pourtant, Russes et Polonais ont offert un spectacle très pétillant… Vous en prendrez bien un verre ?
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Les Russes, en position de force après leur victoire initiale contre la République Tchèque, pouvaient se permettre un résultat négatif, à l’inverse des autochtones. Les joueurs de Franciszek Smuda, auteurs d’une prestation mitigée face aux Grecs devaient en effet s’imposer pour s’offrir un dernier match plus tranquille.
Organisée en 4-2-3-1, l’équipe polaque présentait 2 changements par rapport au premier match, l’auxerrois Dudka remplaçait Rybus dans l’entrejeu, tandis que Tyton, sauveur de son équipe face à la Grèce, prenait place dans la cage polonaise :
Tyton – Piszczek, Wasilewski, Perquis, Boenisch – Polanski, Dudka – Blaszczykowski(c), Murawski, Obraniak – Lewandowski
Du côté de la Russie (4-3-3), Dick Advocaat faisait logiquement confiance aux 11 hommes vainqueurs de la Tchéquie , même si certains observateurs s’attendaient à la titularisation de Pavlyuchenko :
Malafeev – Anyukov, A.Berezutskiy, Ignashevich, Zhirkov – Denisov, Shirokov, Zyryanov – Dzagoev, Arshavin(c) – Kherzakov
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Comme prévu, les Polonais sont les plus entreprenants en début de match, avec notamment deux grosses occasions coup sur coup. A la 7ème minute, un coup-franc d’Obraniak trouvait la tête de Boenisch qui mettait le portier russe en difficulté. Quatre minutes plus tard, c’était au tour de Lewandowski de se mettre en valeur, avec un enchainement contrôle frappe au-dessus du but soviétique. Les Russes subissent et essayent d’aller vite vers l’avant pour piéger des locaux regroupés. Mais sans succès.
Les autochtones croyaient même ouvrir le score au terme d’un superbe mouvement, mais Polanski était signalé hors-jeu (18ème). Devant cette forte domination polonaise, les Russes allaient petit à petit prendre le jeu à leur compte, avec deux opportunités pour Kherzakov (25ème, 28ème), toujours imprécis. Les hommes de Dick Advocaat monopolisent ensuite le cuir, avec près de 60 % de possession, sans trouver la faille dans l’arrière-garde polonaise. Comme souvent, le match allait se débloquer sur coup de pied arrêté, avec un coup-franc du capitaine Arshavin dévié par Dzagoev, pour son 3ème but de la compétition. Un but pas forcément légitime au vu de l’entame de rencontre, mais pas non plus illogique au vu des dernières minutes, clairement à l’avantage de la bande à Zhirkov.
Cette réalisation met un sérieux coup sur la tête des locaux, ce qui ne les empêchait pourtant pas de réagir par l’intermédiaire de Blaszczykowski qui mettait Malafeev en danger (39ème).
L’arbitre renvoit les 22 acteurs aux vestiaires après un premier acte de bonne facture qui laissait espérer une deuxième mi-temps encore meilleure.
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Les spectateurs du National Stadium de Varsovie n’allaient pas être déçus et leurs favoris entraient tambour battant sur la pelouse. Après seulement 50 secondes de jeu, Lewandowski se créait une première opportunité.
Entre des Russes très joueurs et des Polonais en obligation d’égaliser, le match se débride complétement, avec un ballon qui va d’un but à l’autre. A ce petit jeu, ce sont les Polonais qui allaient s’avérer les plus précis… en contre-attaque ! Alors que les Russes avaient la balle du 2-0 au bout de la semelle d’Arshavin, les locaux récupèrent le ballon, lancent le contre qui se terminent par un enchainement contrôle orienté – frappe de Blaszczykowski, pleine lucarne (57ème).
Un superbe but qui relançait complétement les Polonais, devant leur public. Et le rythme du match n’allait pas faiblir, avec des occasions de part et d’autres. Malheureusement, ni Dzagoev et Myrzeski, côté russe, ni Polanski et Kuba, e encore lui, côté polonais, ne trouvaient le chemin des filets. Dommage pour cette fin de match, qui aurait pu être encore plus épique.
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Le score ne changera donc pas, les deux formations s’en accommoderont, même si la Pologne aurait certainement méritait mieux et devra battre la République Tchèque lors de l’ultime journée sous forme de finale qui promet. Un simple match nul contre la Grèce suffira au bonheur des Russes.
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LES NOTES
RUSSIE: Un gardien particulièrement en vue.
Malafeev (7) : auteur de quelques arrêts décisifs, il ne peut rien faire sur le boulet de canon de Blaszczykowski.
Anyukov (5) : il s’est contenté de défendre, ce qu’il a plutôt bien fait.
A.Berezutskiy / Ignashevich (6) : la charnière centrale n’a pas réalisé une grande prestation, mais a réussi à éteindre Lewandowski. Pas un maigre travail.
Zhirkov (5,5) : le vétéran de l’équipe a beaucoup couru pour son âge. Comment ça, il n’a que 28 ans ?
Denisov (4,5) : Averti à la 60ème minute, il a été peu en lumière et s’est fait trouer plusieurs fois par la vitesse des contres polaques.
Shirokov (5) : Comme tous les milieux russes, un gros travail de l’ombre.
Zyryanov (4,5) : Il ne s’est pas beaucoup montré.
Dzagoev (6) : Son but de l’épaule met la Russie sur les bons rails. Averti à la 76ème, il a été remplacé dans la foulée par Izmailov (80ème)
Arshavin (c) (5) : Auteur de sa 3ème passe décisif, il est aussi impliqué dans le but polonais, après une occasion mal négociée. Même s’il a semblé parfois retombé dans ses travers londoniens, il a terminé complétement cramé et ça, on aime.
Kherzakov (5): Très remuant et collectif en première mi-temps, sa rapidité a posé des problèmes. Il s’est éteint après la pause et a été remplacé par Pavlyuchenko, invisible (70ème)
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POLOGNE : Blaszczykowski, la tête et les jambes
Tyton (6,5) : Il ne peut rien faire sur le but et a été efficace par ailleurs.
Piszczek (5,5) : Il a parfaitement contenu les attaques russes, notamment celles d’Arshavin.
Wasilewski (5) : Parfois brutal.
Perquis (6,5) : Le meilleur défenseur polonais, souvent à la limite de la faute, il a littéralement donné son corps à la science.
Boenisch (5) : Il a été le premier à inquiéter Malafeev, et a fait son taf derrière.
Polanski (6,5) : Il n’a cessé d’apporter le danger et a vu son but refusé, ainsi qu’une de ses frappes bien repoussée par Malafeev. Remplacé par Matuszcyk (85ème)
Dudka (6): Agressif, il a réalisé quelques belles passes. Pas mal pour un relégué de Ligue 1. Remplacé par Mierzejewski 70ème
Blaszczykowski (c) (7) : HOMME DU MATCH. Très en jambes, le capitaine a réalisé quelques accélérations destructrices, et a marqué un superbe but. Néanmoins, il n’a pas réussi à alimenter correctement ces attaquants.
Grosicki (4) : Il n’a jamais pris de risque.
Obraniak (4,5) : Hormis sur quelques coup-francs plutôt bien frappé, on l’a peu vu. Remplacé par Brozek (93ème)
Lewandowski (4,5): (jaune, 60ème) L’attaquant du Borussia Dortmund n’a pas réalisé un grand match, pas aidé par les nombreux coups reçus de la part des poètes russes.
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Emeric
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