Philippe Madrelle : «Alain Juppé est lessivé»

Le président du Conseil Général de la Gironde a été directement mis en cause hier matin par Alain Juppé, qui a dénoncé le «clientélisme» mis en place par l’exécutif départemental, alors que Nicolas Florian renchérissait en parlant de «système quasi féodal». La réponse n’a pas traîné.

Comment réagissez-vous à ces déclarations du maire de Bordeaux ?
Je constate qu’Alain Juppé est lessivé. Le résultat des législatives est catastrophique pour lui. S’il y a un «système féodal», comment expliquer que j’obtienne de si bons résultats aux élections sénatoriales, alors que ce sont les élus qui votent ? Et si j’agissais ainsi, comment aurais-je autant d’élus avec moi au Conseil général ? Concernant Bordeaux, c’est vrai que je m’oppose aux dépenses pharaoniques, comme pour le Grand stade. Je préfère construire des collèges. C’est une question de priorité.
Justement, Chantal Bourragué affirme que les collèges bordelais sont moins bien traités que les autres, que leurs dossiers traînent en longueur
C’est totalement faux. Concernant le collège Cassignol, par exemple, c’est au contraire c’est Mme Bourragué, qui fut conseillère générale du secteur avant d’être battue, qui n’a pas été capable de gérer le problème foncier qui s’est posé sur ce dossier. Mais Alain Juppé sait bien ce qu’il en est de ma position sur les dossiers bordelais. C’est assez étonnant, quand on connaît sa grande capacité intellectuelle, de le voir devenir hargneux. Son autorité lui file sous les pieds, lui qui s’est défilé devant l’obstacle en renonçant à se présenter. Il est KO debout.

La droite bordelaise fait campagne en appelant les électeurs à contrer l’hégémonie locale du PS...
Mais enfin, nous ne sommes pas là du fait d’un coup d’Etat ! Nous avons été élus par le suffrage universel, que je sache. En parlant ainsi, Alain Juppé récuse le suffrage universel. C’est vrai que c’est la bérézina pour eux à Bordeaux, avec Sandrine Doucet qui a de bonnes chances de l’emporter -même si ça n’est pas encore gagné. Mais il n’y a pas de citadelle inexpugnable. Ils sont durs dans leurs propos parce qu’ils sont en train de perdre et qu’ils sont mauvais perdants. Quand on n’a plus rien à dire, on dit n’importe quoi ! • Propos recueillis par Sophie Lemaire

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