L'amour dure trois ans : le film

Il y a quelques temps, j'avais lu L'Amour dure trois ans, qui m'avait bouleversée. Et j'avais dit que j'attendrais pour voir le film. Mais voilà : comme il est sorti en DVD le 30 mai, l'agence Cartel me l'a envoyé, et en le voyant, là, qui m'attendait sur mes étagères, je n'ai pu résister et j'en ai fait mon désormais immuable rendez-vous hebdomadaire : le DVD du dimanche soir. Et il m'a fait louper ma manucure.

Marc vient de divorcer d'Anne. Non content de se mettre minable en boîte de nuit, il écrit un roman, L'Amour dure trois ans, pour mettre à mort le mythe du grand amour. Mais il y a Alice...

Je n'ai pas été parasitée par le roman, pour la simple et bonne raison que ce film n'en est pas vraiment l'adaptation, mais une véritable réécriture, qui parvient à transposer l'autofiction au cinéma : si le point de départ est le même, les choses sont traitées de manière totalement différente, beaucoup moins cynique beaucoup plus lumineuse. Et drôle. Car il s'agit d'une véritable comédie romantique comme je les aime. Dès le générique j'ai été emportée par la magnifique reprise de "Your song", une de mes chansons préférées, et d'ailleurs j'ai le sentiment que Beigbeder et moi avons beaucoup de goûts communs musicalement parlant car la bande originale me correspond totalement, avec notamment "The windmills of your mind" interprété à la fin dans sa version française par Michel Legrand lui-même. J'ai pleuré, d'ailleurs (ce qui n'est pas une référence d'ailleurs, il paraît qu'en ce moment, si besoin était, je suis encore plus sensible que d'habitude, et soit je pleure (comme hier soir en revoyant The Truman Show) soit je me mets dans une colère épique (comme hier en réunion). Bref). Et puis, il y a le choix des acteurs : Louise Bourgoin, que j'aime beaucoup, est lumineuse, pétillante, drôle, elle correspond parfaitement au rôle. De manière générale tous les acteurs apportent quelque chose à leur personnage, même Joey Starr auquel je suis plutôt habituellement allergique. D'autant qu'ils sont entourés d'invités prestigieux : le name dropping est assez fréquent chez Beigbeder, et il le transpose ici en faisant jouer leur propre rôle à des amis comme Denisot, Ali Badou, Arianne Massenet, ou encore Marc Levy, qui fait preuve d'une autodérision délicieuse (attention, il faut regarder le générique jusqu'au bout sous peine de louper des choses).

Beigbeder a donc réussi son pari de réinventer son roman dans un film drôle et pétillant, plein de clins d'oeil, notamment sur le milieu intellectuel et éditorial parisien. Vraiment, j'ai passé un excellent moment avec cette comédie romantique à la fois drôle et émouvante !!!