"Je ne crois pas que l'accord négocié ce week-end pour sauver les banques espagnoles sera suffisant pour résoudre durablement la crise. Il permet, comme les interventions précédentes, de gagner du temps mais plus le temps passe, plus les enjeux sont colossaux, et plus les solutions pour une résolution durable de la crise deviennent radicales. L’Espagne n'a pas tant un problème de dette - qui reste comparable à celle de l'Allemagne ou à celle de la France -, qu'un problème de fragilité de son secteur bancaire et de compétitivité.
Un plan déjà insuffisant
(…) L'enjeu de ce sauvetage, c'est la restructuration du secteur bancaire. Le schéma décidé samedi laisse l'essentiel de la conduite des opérations aux mains des autorités nationales. Or ces dernières ont perdu le capital de confiance qu'elles avaient accumulé dans les années 2000. Les autorités espagnoles sont elles les mieux placées pour prendre les meilleures décisions dans l'intérêt de l'ensemble de la zone euro est une question qui reste ouverte" , a déclaré Nicolas Véron, économiste de Bruegel, "visiting fellow au peterson institute for international economics" à Washington DC, dans un entretien accordé aux Échos.Malgré l'effet d'annonce, le nouveau plan d'aide à l'Espagne est loin de lever toutes les incertitudes qui pèsent sur les banques espagnoles et au-delà, sur l'Espagne et sur la zone euro. Le prêt de la zone euro serait fixé à un taux de 3 % - actuellement l'Espagne paie plus de 6 % pour emprunter sur le marché - et pourrait, si besoin, atteindre 100 milliards d'euros. En effet, le plan d’aide risque de ne pas être suffisant au vu des besoins des banques espagnoles. Les estimations du FMI ont déjà volé en éclat…