En 2005, Kayna Samet s’imposait gracieusement avec son premier album Entre deux je, porté par l’émouvant Écorchée vive. La plume affutée, la voix éraillée et la gorge serrée, la jeune femme a bouleversé, à son humble échelle, la soul et le rnb français avant de se murer dans le silence durant 7 ans. Le temps de se marier (avec le rappeur Sinik), de découvrir les joies de la maternité (avec Inès, née en 2009) et de se retrouver :
« C’est long. Mais je n’ai pas chômé : je suis devenue maman et j’ai voulu profiter à fond de ces premières années qui sont si précieuses. Durant tout ce temps, je n’ai jamais cessé de faire de la musique. On a aussi rencontré quelques galères avec l’équipe pour trouver la bonne formule pour revenir. Mais me revoilà plus motivée que jamais ! », a-t-elle confié à Urban Soul. Et en effet, depuis mai dernier, la chanteuse de 31 ans a fait son grand retour avec À cœur ouvert, mini album digital qui a finalement trouvé sa place dans les bacs… en attendant un véritable second opus :
« Cet EP est pour moi l’album avant l’album. Je compte profiter de cet élan pour ne plus m’arrêter et continuer à sortir des albums fréquemment », nous a promis Kayna, plus épanouie que jamais. D’ailleurs, si Écorchée vive figure à nouveau sur cet EP (« C’est un titre que j’avais envie de faire découvrir à ceux qui ne me connaissaient pas : il me suit et il est intemporel »), les autres morceaux se veulent bien moins sombres et sa fille n’est pas étrangère à ce nouvel état d’esprit :
« C’est vrai que je me dis souvent qu’elle comprendra vite ce que je chante alors, même si mes démons d’Écorchée vive ne sont jamais bien loin, mon message est de plus en plus positif. (…) J’ai vécu des événements heureux ces dernières années et malgré toutes les épreuves qui me sont arrivées dans la vie, j’ai su me relever et le monde ne s’est pas arrêté de tourner. Donc oui, je ne veux plus m’apitoyer sur mon sort. Je veux croire qu’avec du courage et beaucoup de patience, les choses finiront toujours par s’arranger », a révélé celle qui avoue toutefois encore flirter entre deux extrêmes :
« Le fait de passer du rire aux larmes constamment, les doutes, l’impression aussi d’être incomprise, de ne pas trouver ma place, ça m’arrive encore ». Et malgré une longue absence rythmée par le lancement de nombreux nouveaux artistes, Kayna Samet espère justement encore pouvoir toucher son public :
« J’aime la musique, la bonne musique. Et je sais apprécier l’évolution. Je pense que dans chaque ‘époque’ il y a des choses à prendre et d’autres à laisser. Je ne sais pas ce que ce projet peut apporter si ce n’est de la sincérité. J’ai vraiment moins réfléchi sur ce projet. Musicalement, j’ai juste fait confiance à mon feeling. Je voulais qu’il soit éclectique pour pouvoir s’écouter sans fin », a-t-elle expliqué, reconnaissant par la même occasion que ce qui lui avait le plus manqué durant ces années était de « vibrer, partager [sa] musique avec les autres, sortir des projets, exister ». Kayna est bien là et devrait y rester, cette fois. Pour nous inspirer la joie comme la peine, force et faiblesse mais aussi son éternelle mélancolie… toujours à cœur ouvert, bien sûr.