Marilyn

L'embarras du choix peut parfois être déstabilisant... Il y a une vingtaine de minutes, je me trouvais dans le kiosque de la gare, un lieu de vice et de perdition dans lequel je me vautre de temps à autre, des mags partout, des journaux, des images, des dessins, des gens feuilletant des pages, le regard happé par je ne sais quel appel transsensoriel, des belles inconnues avec de grandes malles, des voyageuses je suppose... Tout un univers feutré, révérencieux, parsemé de mille embûches et tentations... En attendant le moment crucial de prendre mon train, je me plais à arpenter ce temple dédié au papier qui mélange tant de sujets, des plus élégants aux plus vulgaires, et tant d'esprits errants. Ce soir, mon attention a été accrochée par le hors-série des Inrocks consacré à Marilyn. J'ai feuilleté, j'ai lu des débuts d'articles et des légendes, j'ai vu quelques images, j'ai aimé, je me suis dit, allez je l'achète, MM m'a toujours fasciné, j'ai envie de lire ça,  j'ai vu le prix, quelque chose comme 8 €, ou la, c'est pas donné, me suis-je dit dans la tête, et j'ai pesté contre la crise. Premier cran d'arrêt, mais je tenais encore à l'objet. Puis il s'est produit qch d'étrange en moi, j'ai vu un autre hors-série sur la même Marilyn, édité par Télérama celui-là, je l'ai feuilleté, pas mal non plus... Puis a surgi dans le rayon encore un autre, publié par je ne sais plus qui, et encore un autre, en allemand...Soudain, il me semblait voir des Marilyn partout, c'en était trop, j'ai remis le premier hors-série à sa place, et j'ai continué de tourner dans le magasin... J'ai fini par acheter trois journaux de bande dessinée pour mes enfants, parmi lesquels le dernier numéro de Spirou. Moralité de l'histoire: ah si j'avais beaucoup de sous, je m'achéterais et les journaux BD et tous les hors-série Marilyn!