Ukraine contre Suède, des mecs de l’est contre des vikings, autant dire pas un match de peintre. L’Ukraine, emmenée par son emblématique capitaine Shevchenko, espère bien réussir son euro. Mais voilà, après une préparation plutôt laborieuse, avec deux défaites au compteur, une contre l’Autriche, pas franchement des foudres de guerre, et la Turquie, on ne peut pas dire que les hommes les hommes d’Oleg Blokhine soient en pleine confiance pour ce premier match.
En face, le son de cloche n’est pas vraiment le même. Tractée par un Ibrahimovicsurpuissant cette saison avec le Milan, l’équipe suédoise ne compte pas jouer un simple figurant lors de cet euro 2012. Voilà, le décor est planté et l’Euro peut commencer pour ces deux équipes, qui ont plutôt intérêt à ne pas lâcher trop de points en route, surtout au vue du résultat du premier du groupe entre les French et les anglais (1 -1) car le vainqueur de ce match, s’il y en a un, peut se voir prendre la tête de la poule D.
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L’enjeu est gros, trop gros peut être en ce début de match pour les deux équipes pas forcément favorites de la poule. Le début de rencontre est dégueulasse à souhait. Beaucoup de fautes, techniquement moche, pour faire court, les vingts premières minutes ne sont pas de niveau international. Mais bon entrer dans une compétition n’est jamais facile, donc les acteurs peuvent être excusés pour ce petit retard. La première occasion arrive après 20 minutes de jeu, et voit Shevchenko bien servi croiser trop sa frappe. En face pas grand-chose à signaler, Ibra régale un peu avec ses crochets mais bon rien de transcendant. La première mi-temps montra encore d’un cran lors des dix dernières minutes. Coup sur coup, par l’intermédiaire de Voronin, Konoplyanka et Yarmolenko (35, 36, 40), des sueurs froides vont traverser le corps d’Isaksson, le portier suédois. En face la révolte est menée par l’inévitable capitaine Ibra, qui sur un centre caviar offert par un de ses coéquipiers, va voir sa reprise de la tête faire l’amour au poteau de Pyatov. Dommage, le score restera nul et vierge au terme de ce premier acte pas franchement glamour. Plus créative et plus entreprenante, notamment sous l’impulsion d’un très bon Konoplyanka, l’Ukraine mène aux points à la mi-temps face à des suédois un peu à côté de leurs pompes il faut le dire. Malgré tout, au vu des défenses douteuses des deux formations, on peut s’attendre à une seconde période ouverte.
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Le début de la seconde période repart sur les mêmes bases que la fin de la première. Et à peine cinq minutes après la reprise, Ibra vient refroidir les ardeurs des locaux en ouvrant le score. Sur un centre mal dégagé par la défense Ukrainienne, toujours autant aux pâquerettes, Kallstrom récupère le ballon et centre en retrait pour Ibracadabra qui ne se fait pas prier pour pousser le ballon au fond des filets. Dur pour des Ukrainiens qui ne vont pour autant pas gamberger bien longtemps. Après une montée rageuse de Gusev, qui décale Yarmolenko, ce dernier dépose un caviar sur la tête de Shevchenko, idôle du peuple, qui crucifie Isaksson. Encore une fois la défense est franchement douteuse sur le coup. Pas le temps de se remettre de ses émotions pour le public qui va pouvoir exploser littéralement à l’heure de jeu après un bon corner obtenu par Voronin, auteur d’une partie assez honorable. Encore une fois, c’est le ballon d’or 2004 qui se trouve à la réception du corner de Konoplyanka. Shevchenko profite du marquage laxiste de Zlatan (en même temps ce n’est pas très malin de le foutre au marquage…) pour placer une nouvelle tête victorieuse. La Suède est sonnée et presque KO.
Après ce second but, les locaux vont se contenter d’attendre et de contrôler techniquement et tactiquement des scandinaves en manque flagrant d’inspiration. Et pourtant il y avait fortement la place de mieux faire pour les boys d’Erik Hamren. Le score ne bougera plus malgré quelques tentatives désespéré des visiteurs, et le stade Olympic de Kiev peut donc exploser, c’est bien l’Ukraine qui l’emporte pour le premier match de SON euro.
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Pas le match le plus sexy, il en faut bien dans chaque compétition, mais les locaux l’emportent au final assez logiquement, guidés par leur légende Shevchenko. Tout n’a pas été parfait, et il leur faudra notamment resserrer les boulons derrière pour espérer allez plus loin dans cette compétition. Pour la Suède, c’est la déception, et après cette défaite, leur euro va ressembler à du tourisme. Et sûrement sexuel. Les vikings sont bien polygames, non ?
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LES NOTES
SUEDE
Isaksson (6) : Deux buts encaissés sur lesquels il peut rien faire et… rien d’autre quoi. Du tourisme en somme. Il a surement dû commencer un petit repérage dans les tribunes pour l’après match le coquin.
Lustig (4,5) : Il a beaucoup souffert face à au jeune Konoplyanka, mais a eu le mérite de ne jamais lâcher, un match brave.
Mellberg (3.5) : Comme à son habitude, rugueux. Et pour le football ? On repassera. Un remake des invasions barbares offert par le bel Olof.
Granqvist (5) : Comme son compatriote, il ne fait pas franchement dans la dentelle. Pas très rassurant dans la relance, il a quand même rendu une copie défensive un peu plus rassurante que son homologue.
Olsson (3.5) : S’est fait enrhumer la plupart du match par le duo Gusev et Yermolenko. En même temps un noir qui se nomme Olsson et qui joue pour la Suède, on se disait bien que ça sentait l’arnaque.
Elm (5) : Il a joué ? L’homme qui porte quand même le nom d’un gouffre de la trilogie du Seigneur des Anneaux, et la parfaite définition de l’homme de l’ombre. Mais voilà, la bataille du milieu ce soir, il l’a perdu.
Kallstrom (6) : Caution technique de l’équipe et régulateur au milieu, comme d’hab, match propre pour Kimmi.
Larsson (5.5) : Bon match du milieu du Sunderland qui s’est démené comme il a pu en attaque comme en défense. Remplacé par l’ancien Nantais, Wilhelmsson, après l’heure de jeu, qui aura eu le mérite d’en montrer bien plus en 20 minutes que durant son passage à Nantes.
Toivonen (3) : « Allo ? Bill Murray ? Ouais on a besoin de ton camtar et de ton matos, y’a un fantôme qui rode vers le stade Olimpic de Kiev ». Remplacé par Svensson qui n’a pas montré grand-chose de plus.
Ibrahimovic (5.) : Le sosie officiel d’Arnaud Tsamère, cap ’tain Ibra a beau posséder 3 nimbus 2000 gavés aux hormones de croissance dans son pied gauche, et 4 métro sexuel maçon portugais de son pied droit, et malgré son but et deux trois fulgurances dont il a le secret, il a encore était en deçà de son niveau habituel pour un grand rendez-vous…
Rosenberg (4) : Un match neutre, il n’aurait pas joué c’est quasiment la même. Remplacé par Elmander à la 70ème qui foire une belle occasion en fin de match.
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UKRAINE
Pyatov (5) : Comme son homologue d’en face, peu de boulot à faire, mais a répondu présent quand il le fallait. Pas de quoi non plus en faire tout un plat.
Gusev (6) : Intenable sur son côté, le numéro 9 de l’équipe, qui joue latéral (ouais à l’est ils ont une conception footballistique assez folklore), il aura sans cesse emmerdé le bloc adverse. Il est à l’origine de l’action qui amène l’égalisation.
Mikhalik (4.5) : Moins flippant que son pote de défense, il ne respire pas pour autant la sérénité. Si les mecs ne pensent pas à élever leur niveau de jeu, les prochains matchs pourraient bien se transformer en journée portes ouvertes.
Khacheridi (3) : Le Sammy Traoré local. Un tocard fini à la technique footballistique très douteuse.
Selin (5.5) : Homme de l’ombre bis, le mec aura rien fait de répréhensible mais rien extraordinaire non plus. Une prestation neutre.
Tymoshchuk (5.5) : Match discret du beau blond, qui sera quand même monté en puissance dans le second acte, et qui aura su sortir les couilles en fin de match.
Yarmolenko (5.5) : Un peu moins en vue que son copain de l’autre côté, il aura malgré tout tenté des choses et est à créditer d’une passe décisive sur l’égalisation.
Konoplyanka (6.5) : Grosse prestation pour le jeune puceau de 22 piges. Virevoltant, il aura sans cesse mis au supplice et désarticulé le bloc Suédois, par sa vitesse et ses dribbles. Il est en plus récompensé d’une passe décisif sur le second but. Remplacé par Devic dans les arrêts de jeu.
Nazarenko (6.5) : Enfant de l’URSS avec une gueule à moitié façonné par Tchernobyl, il a régné en maitre dans l’antre jeu durant toute la partie. Précieux à la récup et techniquement, une vraie serpillère le gars.
Voronin (5.5) : Avec sa dégaine d’acteur porno gay, le beau Andriy aura livré une prestation volontaire et pleine d’abnégation. Remplacé par Rotan à 10 minutes de la fin.
Shevchenko (8) : L’homme du match. 3 occasions, 2 buts. Une légende, un berger pour son peuple. What else ? Remplacé par Milevskiy, histoire de se payer une belle standing ovation méritée. Respect.
Public (10) : Bah oui, parce que on est à Kiev, et que l’attraction locale c’est quand même la belle brochette de poupées gonflables qui sillonnent les tribunes. Et c’est ça qu’on aime !
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David
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