Des "usines à viande" mettent en oeuvre toutes les techniques les plus efficaces et les plus rentables pour produire les animaux nécessaires à notre immense appétit de viande. Mais à quel prix ? ¤¤ donnez votre avis 8 8 personnes aiment cet article
À propos de L214
L214 est une association de protection animale centrée sur les animaux utilisés dans la consommation alimentaire (viande, lait, oeufs, poisson). Elle articule son travail sur 3 axes complémentaires :
- Rendre compte de la réalité des pratiques les plus répandues, les faire évoluer par des campagnes d'information et de sensibilisation. Repérer et tenter de faire sanctionner les pratiques illégales par des actions en justice. Travailler à l'évolution de la réglementation.
- Démontrer l'impact négatif de la consommation de produits animaux (terrestres ou aquatiques) et proposer des alternatives : diminution de la consommation, refus des produits issus de l'élevage intensif et promotion de l'alimentation végétarienne.
- Nourrir le débat public autour de la place accordée aux animaux.
Il n'y a pas si longtemps, la viande était un aliment rare et exceptionnel. Comme le sont encore aujourd'hui le caviar et la langouste, comme ne le sont déjà plus le saumon fumé ou les fraises en hiver !
Aujourd'hui, la viande s'est banalisée. Plus accessible, pré-conditionnée, surgelée, sur tous les étals, elle s'est transformée en quelques dizaines d'années en un produit omniprésent, un produit de grande consommation.
Pour être produite en quantités suffisantes la viande a nécessité une révolution profonde de l'élevage. De traditionnel, il est devenu intensif et industriel. Avec des contraintes de rendement telles que beaucoup d'élevages sont devenus de simples usines. Des éleveurs aveuglés par la productivité qui en arrivent à oublier les animaux et ne voient plus que des protéines sur pattes. Des usines qui confinent les animaux dans des chaînes de production de composants nécessaires à l'industrie agroalimentaire. Mais ces usines, soumises à un système industriel lié aux impératifs du marché, sont devenues pour beaucoup d'animaux une immense fabrique de souffrance. Ces usines à viande mettent en oeuvre toutes les techniques, tous les moyens les plus efficaces, les plus rentables pour produire les animaux nécessaires à notre immense appétit de viande. Mais à quel prix ?
Ce mercredi 13 juin sur France 3 à 23h15 , le documentaire de Béatrice Limare, "Adieu veau, vache, cochon, couvée", montrera la dérive du modèle agricole français qui a notamment fait de la Bretagne une terre d'élevage intensif où les animaux, considérés comme de la viande sur pattes, s'entassent par milliers dans des hangars fermés sans accès à l'extérieur.
Béatrice Limare suit notamment un enquêteur de l'association de protection animale L214 à l'intérieur d'élevages intensifs de dindes et de poulets. Truies en stalle, insémination artificielle, poules pondeuses en batterie, séparation des veaux et des mères, transport d'animaux, images d'archives et analyses d'experts, les effets néfastes de l'élevage industriel appuyé par une politique complice sont patents. La réalisatrice en appelle au changement de modèle agricole et à la remise en cause de la part excessive des protéines animales dans notre alimentation.
Une manifestation à Amiens contre l'implantation du plus gros élevage laitier de France
Le samedi 23 juin, à Amiens dans la Somme, des centaines de personnes vont manifester contre l'implantation du plus gros élevage laitier de France : 1000 vaches laitières et leurs 750 veaux et génisses élevés en bâtiment clos. Les habitants se sont mobilisés contre ce projet, créant l'association NOVISSEN en novembre 2011. Leurs revendications concernent la question animale, l'environnement, la santé ou leur cadre de vie. Le préfet a reporté plusieurs fois sa décision et a annoncé qu'il se prononcerait après les élections législatives.
"Cette opposition, soutenue entre autres par José Bové ou Yann Arthus Bertrand, est devenue l'emblème du débat autour du modèle agricole français. Modèle ultra productiviste contre prise en compte de questions éthiques animales et environnementales" explique l'association L214.
Quelle sera la position du gouvernement dans ce débat ? L'intérêt général et l'intérêt des animaux seront-ils encore une fois sacrifiés aux intérêts économiques de quelques uns ? Le nouveau gouvernement est-il déterminé à changer de cap ?
Le rendez-vous est fixé à 15h devant la Maison de la Culture à Amiens.
Stella Giani